Il aura fallu attendre plus de 21 ans (septembre 1993 - octobre 2014) pour connaître la suite du premier cycle du lama blanc.
A l'instar de la réincarnation d'un lama de haut rang, il aura fallu au lecteur être patient. Cette patience se trouve récompensée par un album de qualité. Certes, il n'atteint pas l'envolée spirituelle de ses prédécesseurs mais il demeure de bonne tenue. Les dessins de Bess sont toujours aussi expressifs et l'immense expérience de cet illustrateur se devine dans chaque planche. On sent poindre ça et là la propension de Jodorowsky pour les corps nus mais cela ne nuit pas à l'ambiance du récit. Le sang et la violence sont en revanche bien présents.
Il faut dire que l’invasion du Tibet par l’armée du grand timonier ne s'est pas faite dans la douceur. Que de morts et de monastères saccagés ! "La religion est un poison" aurait-il clamé ; les moines bouddhistes en ont fait les frais. Les auteurs nous montrent des soldats chinois ivres de haine envers ceux qu'ils considèrent comme des sauvages, à l'instar des colons blancs de jadis. Ils ne s'attardent heureusement pas sur cette sauvagerie et l'ambiance mystique prévôt, ce qu'apprécieront sans nul doute ceux qui ont aimé les six tomes précédents.
Le lecteur retrouvera avec bonheur plusieurs personnages connus, dont le chat Lin-fa qui apporte une dose de fraîcheur bienvenue.
C'est ainsi que le lama blanc augure un grand péril à venir. Le monde entier est concerné. Il me tarde donc de découvrir la suite pour voir ce que les auteurs ont imaginé.
La roue tourne et un nouveau cycle commence...