Sandman, un chef-d'oeuvre de rêveries à l'anglaise

C'est par ce tome 4 qu'a commencé en francophonie la distribution de l'oeuvre complète de Neil Gaiman, le fameux Sandman. Elle est vendue comme l'un des comics qui a su redonner ses lettres de noblesse à une industrie moribonde des années nonante. Aujourd'hui, loin de son lieu de naissance, en Europe, pays de la bande dessinée et de quelques rares nouvelles graphiques américaines promues par leurs adaptations au cinéma, il vaut la peine de se pencher sur cette oeuvre sortant des sentiers battus et unique en son genre.

Le tome 4 nous jette dans une histoire de querelle familiale entre des dieux tous plus étranges les uns que les autres. Ils représentent un attribut et sont représentés sous forme humaine, souvent Gaiman joue avec ces deux tableaux pour perdre son lecteur. Cette famille, celle des "Eternels", se compose de Death, Destiny, Delirium, Desire, Despair et surtout Dream, le protagoniste. C'est l'histoire de ce dernier sur laquelle se focalise la série du Sandman mais bien d'autres aventures liées à lui de près ou de loin s'y trouvent admirablement mêlées.

Ces quelques nouvelles illustrées commencent avec l'appel de Destiny, le destin, qui voit et sait tout. Une incursion de Lucifer en personne viendra pimenter cette histoire de réunion qui tourne mal et finira de façon bien ironique. Il est difficile de cerner ce qui rend l'ambiance du Sandman extraordinaire. Serait-ce son écriture à la fois détachée et si flegmatique, suivant souvent la narration d'un rêve ? Serait-ce la palette impressionnante d'artistes mis à contribution par Gaiman pour donner vie à ses scénarios tordus et souvent ironiques ? Serait-ce l'excellente utilisation des personnages et de leurs domaines attribués sans en faire des super pouvoirs si pratiques lorsqu'on écrit un comics ? Ce qui rend le Sandman supérieur aux autres comics c'est le tout à la fois.

De mon avis, cette oeuvre, le tome 4 faisant office d'ouverture, est un chef-d'oeuvre absolu et unique pour qui s'y adonne en anglais. En effet la traduction française laisse sévèrement à désirer.
NicolasMab
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le 21 févr. 2011

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