Soyons parfaitement clairs, l'un des principaux motifs pour lesquels on lit les livres de Bourgeon, c'est pour se rincer l’œil à coups de poitrines généreuses et de croupes tendues, et ce d'autant que les jolies demoiselles qu'il se plait à croquer sont souvent très peu vêtues et engagées régulièrement (pas assez à notre goût, toutefois) dans des entreprises charnelles. Parce que sinon, il ne serait pas certain que ses œuvres soient particulièrement mémorables ! "La sOurce et la sOnde" est l'illustration parfaite de cette prépondérance du dessin - régulièrement splendide de Bourgeon - sur le scénario, qui frise ici occasionnellement le n'importe quoi au long de cette petite centaine de pages pas toujours lisibles et parfois même indigestes. Le livre commence très mal, d'ailleurs, du fait du parti pris - certes honorable - de nous larguer sans carte ni boussole dans un monde fort étranger, dont nous devons d'abord nous efforcer de comprendre à demi-mot le fonctionnement et les défis. Ce pourrait être ludique, ce ne l'est pas vraiment du fait du manque de fluidité narrative - une faiblesse endémique des livres de Bourgeon à mon sens - qui rend vraiment difficile notre acclimatation à cet univers extraterrestre. Heureusement, la deuxième partie de "la sOurce et la sOnde", que je me plais à comparer de par la similitude de son sujet au fameux "Objectif Lune" de Hergé (les préparatifs d'un voyage spatial, avec agissements criminels pour saboter le départ de la fusée et embrouillaminis entre les "astronautes"), est beaucoup plus intéressante et fonctionne bien, nous laissant finalement plutôt satisfaits de ce premier tome d'un "Cycle de Cyann" que l'on poursuivra avec curiosité... malgré quand même la personnalité pas très attachante de l'héroïne, tête à claques à la sexualité débridée. [Critique écrite en 2015]