« La splendeur du Pingouin » suit définitivement la veine sombre et dépressive du Batverse dans l'espoir de (re)donner à Oswald la carrure qui lui sied. Si, fondamentalement, ce célèbre méchant n'avait jamais bénéficié d'un véritable récit des origines, les éléments principaux étaient déjà connus des fans de l'homme chauve-souris: sa laideur, son enfance de merde, sa mère surprotectrice... Le scénariste triture ce passé pour en extraire ce qu'il contient de plus glauque et faire du Pingouin un être plus tragique et complexe que jamais. Le dessin et, surtout, les couleurs, ne font rien pour entraver ce projet délétère: des personnages très réalistes surnagent sans cesse dans de vastes lacs de ténèbres quand ils ne sont pas nimbés de couleurs crépusculaires particulièrement bien choisies.

Cet album est bien davantage un trip d'ambiance qu'un voyage scénaristique... L'histoire est loin d'être mauvaise mais ne surprend pas énormément. On est au début de la carrière de criminel en col blanc du Pingouin mais il est déjà bien installé à Gotham. J'aurais préféré découvrir ses tous débuts, mais bon... A la place, une histoire d'amour impossible qui permet de découvrir ses facettes les plus secrètes, même si on devine dès le début comment les événements vont se dérouler.
A noter tout de même un traitement assez génial du Batman: subtil, insaisissable, ses rares apparitions lui confèrent une force qu'on aurait tendance à oublier à force de pénétrer son intimité depuis des décennies de comics. Ici, le héros redevient l'ombre qu'il n'aurait peut-être jamais du cesser d'être...

Une première mini-série de relaunch intéressante, qui prouve que le nouvel âge DC ne propose pas que des réinterprétations de personnages foireuses (qui a dit Mister Freeze ?). Mais pour ça, faudrait laisser d'autres auteurs que Snyder s'exprimer...
Amrit
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Chronologie Batman, mythologie moderne, Top ∞: Batman à l'infini et Bandes dessinées: défi 2017

Créée

le 2 déc. 2013

Critique lue 947 fois

10 j'aime

1 commentaire

Amrit

Écrit par

Critique lue 947 fois

10
1

D'autres avis sur La Splendeur du Pingouin

La Splendeur du Pingouin
Amrit
6

Petit bain de ténèbres

« La splendeur du Pingouin » suit définitivement la veine sombre et dépressive du Batverse dans l'espoir de (re)donner à Oswald la carrure qui lui sied. Si, fondamentalement, ce célèbre méchant...

le 2 déc. 2013

10 j'aime

1

La Splendeur du Pingouin
Truman-
8

La noirceur de Gotham en un comics

La Splendeur du Pingouin est un spin-off qui s'attarde sur ce personnage emblématique ( comme la plupart des méchants de l'univers Batman en quelques sorte ) et permet de mieux comprendre son passé...

le 2 oct. 2013

9 j'aime

1

La Splendeur du Pingouin
Romain_Bouvet
9

De l'empathie pour le Pingouin

Après la Revanche de Bane, j’attendais avec impatience un nouveau volume de la collection DC Nemesis, mettant en lumière les ennemis de nos héros de l’univers DC. Chose faite avec La Splendeur du...

le 18 janv. 2014

7 j'aime

Du même critique

Lost : Les Disparus
Amrit
10

Elégie aux disparus

Lost est doublement une histoire de foi. Tout d'abord, il s'agit du sens même de la série: une pelletée de personnages aux caractères et aux buts très différents se retrouvent à affronter des...

le 9 août 2012

235 j'aime

78

Batman: The Dark Knight Returns
Amrit
9

Et tous comprirent qu'il était éternel...

1986. Encombré dans ses multivers incompréhensibles de l'Age de Bronze des comics, l'éditeur DC décide de relancer la chronologie de ses super-héros via un gigantesque reboot qui annonce l'ère...

le 3 juil. 2012

99 j'aime

20

The End of Evangelion
Amrit
8

Vanité des vanités...

Après la fin de la série, si intimiste et délicate, il nous fallait ça: un hurlement de pure folie. La symphonie s'est faite requiem, il est temps de dire adieu et de voir la pyramide d'Evangelion,...

le 21 juil. 2011

95 j'aime

5