Sympathique, mais l'histoire laisse tout de même sur la faim.


Que l'intrigue se déroule de manière complètement différente à ce qui avait été élaboré, ce n'est pas grave. Ce qui dérange, c'est qu'il ne se passe pas grand chose, qu'il n'y a que très peu de conflits et que Alix fait plus une visite touristique que vivre une grande aventure. Ceci dit, la visite est assez agréable, et c'est peut-être ça qui est dommage. Faire si peu avec tout cela ! Un tel potentiel gâché.


L'histoire en soi reste sympathique, je pense qu'il n'y avait pas beaucoup de choses à changer pour en faire un récit plus mémorable : accentuer les conflits, mieux préparer le retournement de situation et approfondir les personnages (pourquoi découvre-t-on l'identité de l'ennemi si tardivement?).


J'ajoute aussi qu'Alix me paraît trop humaniste par rapport à l'époque à laquelle il vit. Il est véritablement le reflet de notre société. D'un côté, c'est bien, parce qu'il sert de réceptacle d'identification, mais d'un autre, c'est un petit peu dommage car il déballe sa sagesse philosophique à la moindre occasion.


Enak ne sert pas à grand chose dans cet album, il complète un peu Alix dans le sens où il sert à poser certaines questions. Mais son amour envers son acolyte n'est pas vraiment exploité. Seul gag, il se prend plein de poussière sur la tronche, histoire de confirmer que ce jeune garçon n'a pas beaucoup de chance. Et puis il fait rire aussi à toujours être aussi expressif lorsqu'il remarque que lui et ses amis sont observés de loin ! Pourtant, Alix lui demande d'être plus discret, mais c'est plus fort que Enak, quand il voit un truc, il doit le dire haut et fort et bien tendre l'index en direction de ce qui l'inquiète !


Graphiquement, c'est assez chouette Quelques petits bémols ici et là, dans les proportions comme bien souvent, mais globalement ça passe bien. Puis ce qui m fascine avec Martin, c'est la facilité avec la quelle il parvient à exploiter ses documents. Certes, on ressent le côté touristique, mais on se doute bien aussi qu'il n'avait pas des tonnes d'image et c'est ça qui est génial : il réussit à nous faire croire qu'il ne montre que ce qu'il veut bien montrer.


Bref, "La tour de Babel" est un album sympathique mais dont la narration aurait pu être plus travaillée.

Fatpooper
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le 6 déc. 2015

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