A ce stade-ci de la série je n'attends plus rien grand chose de Cauvin. Et pourtant, malgré les nombreux albums, il lui arrive encore d'avoir de bonnes idées. Bon 'La traque' est un condensé d'anciens épisodes comme le scénariste aime les ressortir (parlerait-on de remake?), mais le résultat est globalement efficace.
Le scénario est en effet la fusion de quatre histoires : Blutch et Chesterfield traquent des déserteurs pour les ramener sur le front (Les déserteurs), se font capturer et expédier à RobertsonVille (La prison de Robertsonville), pour fuir, ils se font passer pour des sudistes (BlackFace, mais il y a d'autres albums où nos héros se déguisent en sudistes et jouent de l'espion) ; les sudistes les aperçoivent rejoindre les lignes nordistes et prennent cela pour une marque de courage , ce qui les motive à attaquer les nordistes cette fois réellement et gagnent (là je sais plus quel album, mais y en a un aussi avec une fin similaire, où nos deux héros permettent malgré eux la victoire des sudistes). On ne peut donc pas dire que l'album soit très original, mais par contre on peut qualifier le résultat final de rythmé. On pourra reprocher également le changement d'objectifs au fil des pages, trois c'est beaucoup quand même. Comme quoi, peut-être que Cauvin devrait s'en tenir à des courtes histoires de 6 pages, comme dans Arabesque, il gagnerait ainsi en efficacité.
Graphiquement, Lambil s'en sort plutôt bien. On sent qu'il n'est plus au top de sa forme, mais l'album reste assez bien dessiné dans l'ensemble. Je pense aussi que le studio Leonardo parvient à renforcer son dessin grâce à des couleurs justes la plupart du temps, rappelant les aquarelles du dessinateur. Puis il y a toujours ces décors fourmillant de détails qu'il est agréable de contempler.
Bref, si la dite traque ne concerne que les premières pages, l'album reste assez agréable dans l'ensemble tant d'un point de vue scénaristique que graphique.
PS : j'aime bien la tronche de Cancrelat, surtout en page 24, première vignette.