La Traversée - Le Transperceneige, tome 3 par AntoineRA
Sorti un an plus tard, ce troisième tome est cette fois-ci dans la continuité directe du deuxième, reprenant l'intrigue là où Benjamin Legrand l'avait laissée et éclaircissant également quelques mystères restés en suspens. Néanmoins, au bout de quelques pages, l'on se rend assez vite compte que le scénariste semble improviser son histoire. De nouvelles fausses questions sont soulevées pour servir d'objectif aux personnages, et l'intrigue ne se révèle pas vraiment aboutie. Après lecture de ces 70 pages, on a l'impression de ne pas voir vraiment avancé dans l'univers du Transperceneige. Et c'est frustrant, vraiment, car il y avait tellement de pistes possibles à exploiter pour étendre la mythologie de cette bande-dessinée, plutôt que de s'enliser dans une fausse intrigue qui, de plus, n'est guère intéressante. Le plus décevant est sans doute de ne pas avoir de conclusion potable et de laisser nos personnages en l'état. On se ravira, par contre, du retour des vers et rimes en début de chapitres, comme dans le premier tome, qui contribuent à apporter un aspect cauchemardesque au récit.
En ce qui concerne l'apport imagé, Rochette a quelque peu modifié son style, et ce n'est pas en mieux. Gardant son évolution ultérieure, il se tourne davantage vers un trait esquissé sur cet ultime tome, extrêmement simplifié en comparaison du deuxième. Les nuances de gris sont moindres laissant un contraste primaire, tandis que les perspectives apparaissent plus plates et que le niveau de détails sur les visages, comme sur l'ensemble de l'environnement, a considérablement régressé. Manque d'inspiration ou faible motivation de continuer à participer à une histoire qui tire un peu la gueule alors qu'elle avait de quoi s'étendre en une mythologie glorieuse ?
Malgré un deuxième épisode qui avait sur renouveler l'univers original du premier tome, cette tentative finale de prolonger l'histoire du Transperceneige ne possède malheureusement guère d'intérêt, à moins qu'une conclusion de choix lui soit réécrite.