Retour au bercail

Cette BD est vraiment écrite comme une série B américaine des années 50-60, d'ailleurs le nombre de pages pourrait correspondre au nombre de minutes de ce genre de film.

Le scénario respecte donc la structure d'un film, la narration en est très accessible. Malheureusement, l'auteur ne parvient pas à tirer son épingle du jeu et les dialogues plombent l'intrigue (des explications sur les comportement) de même que certains aspects trop convenus déforcent le récit (ce faux suspense sur le fait de convaincre le comte puis son ex). Et surtout, on notera que ça manque de pages de développement ou que les auteurs auraient mincir leur projet, car certains passages sont trop vite expédiés (comme par exemple lorsque l'ex du comte accepte, on apprend d'ailleurs un peu plus tard que la troupe aura traîné 2 jours avant de revenir sur ses pas, et ce par le biais d'un méchant russe qui affirme les attendre depuis ces fameux deux jours). Le personnage principal est intéressant mais il a assez peu de place pour faire ses preuves, quant à ses petits pièges, c'est plus proche du n'importe quoi que de stratagèmes bien pensés de la part des auteurs. C'est dommage parce que le contexte est excellent, et voir Zaroff changer de terrain de jeu est amusant.

J'aime beaucoup la technique du dessinateur que je suis sur facebook depuis plusieurs années déjà (c'est grâce à ça que j'ai eu vent du premier tome de cette série) et je trouve qu'il est très doué pour composer ses cadrages et pour encrer. Sauf que sur FB il ne montre que des illu ou des cases isolées. Réaliser une BD c'est aussi tenir compte de la page entière. Et même au case par case, on peut constater que ses cadrages sont souvent fermés, surtout dans le premier tiers de l'histoire : le dessinateur gère mal les formats de case par moment, dessinant des plans larges dans des petites cases et des plans moyens dans de très grandes cases ; ce n'est pas systématique mais quand ça arrive, ça fait mal aux yeux. Le dessinateur excelle mais ça ne l'empêche pas de proposer quelques visages trop déformés à cause d'une perspective compliquées à rendre ; l'auteur joue parfois avec des mises en page moins classiques, en faisant dépasser telle ou tell vignette, mais ces 'anomalies' sont assez timides et déséquilibrent souvent la mise en page. Globalement ça reste du très bon boulot tout de même, avec une couleur directe maitrisée, des attitudes convaincantes, un encrage toujours aussi agréable.

Bref, le récit est quelque peu décevant malgré de bonnes idées, le dessin comporte quelques maladresses.