La Vie de Bouddha par nolhane

La vie de Bouddha est une des œuvres les plus connue et les plus renommée de Osamu Tezuka, pourtant j'ai eu du mal à me diriger vers ce manga tant son sujet me paraissait inabordable.
C'était bien sous estimer les talents de conteur et de scénariste de Tezuka. Le parti pris est on ne peux plus osé. Raconter la vie de Bouddha, de sa naissance à sa mort sous forme d'une immense fresque ponctué de nombreux personnages.
L'histoire débute avec la prédiction qu'un enfant au destin exceptionnel va naître. Alors que des brahmanes sont à sa recherche, nous assistons à la naissance de Siddârtha, prince d'un petit royaume au pied de l’Himalaya. En parallèle, le lecteur fait la connaissance de Tatta, un enfant doté d'un pouvoir mystérieux mais invisible car il fait partie de la caste des parias. Tezuka entre directement dans le vif du sujet en basant son histoire sur le systèmes des castes (présent dans toute l'Inde). Les problèmes et inégalités liées aux castes vont être à la base des premières péripéties et vont entraîner des réflexions à la fois chez le lecteur et chez Siddârtha, le futur Bouddha. Nous allons suivre de nombreux personnages en parallèle de Siddârtha. Par exemple Tatta, enfant au pouvoir mystérieux dont le destin sera toujours lié à sa caste d'origine ainsi que le prince Lully, fils d'un roi et d'une esclave dont le destin sera en permanence d'être tiraillé entre ses deux parents.
L'auteur n'hésite pas à prendre son temps et à installer tout au long des 3000 pages que comporte la série de nombreuses sous intrigues et personnages secondaires. Ainsi, si nous allons voir grandir peu à peu Siddârtha au fil des épreuves de la vie jusqu'au point de devenir Bouddha. Nous allons aussi suivre la vie d'une myriades de personnages. Nous allons en croiser beaucoup enfant dont le destin sera de recroiser Bouddha une fois adulte chargés de leur vie. Royaume déchiré, injustice des castes, violence et étroitesse des brahmanes.. La vie de Bouddha est une œuvre colossale qui serai indigeste sans le génie narratif de Tezuka. La lecture reste légère, fluide tout en étant d'une densité rare.

Bien sur, les questionnement sur la vie, le rapport à la nature, les inégalités entre les hommes, la violence dans le cœur des hommes, la beauté de la nature et la mort sont au cœur du récit. Les thématiques abordés récurrentes à l'auteur mais sont ici renforcé par la profondeur du récit et son importance historique. En effet Tezuka est très rigoureux dans les faits que l'on connaît (ou pense) de la vie qu'a vécu Siddârtha/Bouddha. Au delà de la religion, la lecture est passionnante dans ce qu'elle nous apprends historiquement et dans les valeurs qu'a apporté Bouddha aux Hommes.
La lecture de ce manga étant particulièrement intense. Tezuka n'oublie pas d'amener son humour en n'hésitant pas à casser le troisième mur sans ralentir l'histoire. Le dessin s'en ressent en gardant une touche assez cartoon et légère. Mais la violence des Hommes est bien là et l'auteur n'hésite pas à montrer des scènes violentes. Visuellement, la lecture est un délice constant, les pages défilent à toutes vitesses tant la narration est fluide et le dessin impeccable. Certaines planches illustrant la nature sont de toutes beautés.
La vie de Bouddha est difficile à résumer tant elle brasse un nombres de thèmes et de personnages importants. Sa lecture est incontournable pour l'humanisme qu'elle apporte et pour les 80 ans de vie d'un Homme unique dont les préceptes sont toujours connues dans le monde entier plus de 2000 ans après sa mort (sans qu'il n'ai voulu créer de religion).
Une œuvre unique et un grand chef d’œuvre.