Il y a écrit "Loisel" en gros sur la couverture alors que ce n'est même pas lui qui dessine, et qu'il est seulement l'un des deux scénaristes de cette bd. Apparemment c'est lui qui a eu l'idée de base de l'histoire. On peut se demander s'il a vraiment participé au reste... Quant au dessinateur, c'est simple : il dessine du Loisel. Il a dû prendre des cours de Loisel pour effacer toute trace de style à lui. Et hop, du Loisel sans Loisel, c'est moins cher et on y croit. Donc déjà, cette bd repose sur un mensonge : on nous dit que c'est du Loisel et on fait tout pour le faire croire, de loin. Ou comment s'assurer un succès en capitalisant sur un nom connu.
Ensuite c'est l'histoire d'une fille absolument quelconque (étudiante en science-éco qui vient passer des vacances en Bretagne pour réviser ses partiels "au calme" — le truc qui énerve dès le départ quand on vit ailleurs qu'à Paris), qui n'a aucune personnalité et qui passe son temps à se plaindre. On a vraiment envie de la baffer en permanence.
Bref sa voiture tombe en panne, elle se fait aider par un autochtone (Erwan qu'il s'appelle l'autochtone — normal, c'est la Bretagne) qui lui propose de dormir chez lui pour la dépanner. Pauline fait son numéro de "Je ne suis pas une fille facile" alors que le type n'en a absolument rien à foutre d'elle, du coup elle passe à "Il aurait quand même pu essayer de me niquer, le goujat" et on a envie de la baffer. Comme elle est blessée dans son égo, elle met une petite robe d'été blanche le lendemain histoire d'aguicher son hôte (ce n'est pas une fille facile hein, juste une connasse), qui lui répond qu'elle ferait mieux de se couvrir parce qu'il risque de pleuvoir. Par contradiction elle refuse et se retrouve trempée, pieds nus dans la boue. À ce rythme, on se dit que les scénaristes la mettront à poil avant la fin de l'album...
Mais non car en fait, Erwan est une sorte d'illuminé qui a pour habitude de se balader dans un monde parallèle grâce à son pote druide (normal, c'est la Bretagne). C'est censé être un truc ultra secret parce que l'équilibre entre les deux mondes est fragile, mais ça ne lui pose pas de problème d'emmener une pouffiasse voir de la magie secrète alors qu'il l'a rencontré la veille (c'est dire si elle est insignifiante). Forcément, elle fait tout foirer et c'est le début des emmerdes.
Voilà pour les dix premières pages. D'un quotidien banal avec des personnages creux, pouf pouf on tombe dans du fantastique d'un coup et les personnages sont à peine choqués ("J'ai perdu mes lunettes dans le monde parallèle, il faut que j'aille les retrouver !" — véridique).
Comme ils devaient être conscients que le scénar était bâti sur des stéréotypes, les auteurs ont décidé qu'Erwan serait noir. Un noir dans la campagne bretonne, ça te casse les stéréotypes non ? Mais comme ils ont le sens de l'humour, ils n'ont pas pu s'empêcher de faire une GROSSE blague sur la taille de sa bite. Si si.
Et dire qu'il a fallu deux scénaristes pour pondre ça (peut-être seulement un et demi vu que Loisel a juste eu l'idée).
Bref, cette série est un peu l'exemple typique de ce qui va mal dans le marché de la bd. Pour faire du fric, un éditeur lance une nouvelle série en utilisant le nom d'une célébrité ("Le nouveau Loisel !") et ça se vend forcément. Tous les éditeurs inondent le marché avec leurs séries de merde et les vraies bonnes bd restent une journée en tête de gondole. Si encore c'était un one-shot... Mais non c'est une série. On va bouffer du Grand Mort pendant des années... Et le pire, c'est que ça se vendra toujours.
Nazegoule
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le 2 janv. 2013

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