Le cinquième tome de la série pour pré-adolescentes "Lou !" parmi mes coups de cœur de l'année ? Il y en a qui vont rigoler, j'imagine… Mais j'assume… Car y a-t-il beaucoup d'auteurs "grand public" comme Julien Neel aujourd'hui en France pour construire ce genre d'histoire, en prise directe avec les blessures émotionnelles de chacun d'entre nous, ado ou non, fille ou garçon : comment réaliser ses rêves d'enfants et ne pas oublier de rêver quand on est adulte ? Comment vivre avec ses parents, les aimer malgré le mal qu'ils vous font et se font à eux-mêmes ? Doit-on avoir peur du monde, sous prétexte que le pire arrive (presque) toujours ? Etc. etc. Oui, ce tome 5, même s'il a parfois le goût d'un bonbon acidulé de notre enfance, et si Neel atténue ci et là la force de son récit d'une goutte - bienvenue - d'eau de rose, travaille dans le même domaine que le Larcenet du "Combat Ordinaire". Je ne suis pas certain que ma fille de 10 ans soit toujours capable de comprendre, ou pire, d'affronter ce qui est dit ici, en filigrane parfois, mais finalement assez frontalement, sur l'amour des hommes et des enfants, mais j'imagine qu'elle comprendra déjà qu'il y a un âge où l'on cesse d'avoir son petit chat comme meilleur ami pour passer à quelque chose d'autre. Et que ça peut être terrible. Ou beau. "Lou ! 5" ou la naissance d'un auteur ? [Critique écrite en 2009]