Fini le confort de la vallée des rois, fini de jouer à domicile : Marianne et Adrian s'aventurent en terre inconnue pour tenter de retrouver Richard.
C'est que Marianne a son honneur, on ne lui promet pas de veiller sur son fils sans tenir sa parole. Quiconque oserait se dérober après une telle promesse devrait craindre son courroux !
Ce troisième tome est assez remarquable car, bien qu'étant clairement un tome de transition, il se refuse de n'être que ça et surprend à plusieurs égards.
Un tome de transition sert souvent à introduire dans les grandes largeurs un nouvel univers, de nouveaux personnages, de nouveaux rapports de pouvoir histoire que le lecteur situe bien la difficulté des protagonistes à se confronter tout d'un coup à des règles qui ne lui sont pas forcément familières.
Lastman prend bonne note de son devoir d'introduction d'un nouvel environnement et de nouvelles règles du jeu mais, fidèle à son rythme avant toute chose, refuse de lever le pied et choisit plutôt de ne donner aux lecteurs que les nouvelles informations absolument indispensables à la croisade de Marianne et Adrian, le reste n'étant pas important.
Et ça marche du feu de dieu ! Tout d'abord parce que ça renforce incroyablement Marianne qui semble aussi à l'aise de jouer à l'extérieur qu'à domicile et dégage donc une puissance d'adaptation et une force tranquille impressionnante. Mais aussi parce que le lecteur est contraint à suivre le rythme soutenu des rencontres complètement improbables de Marianne et Adrian sans trop se poser de questions et n'en accepte que mieux les personnages farfelus et l'univers parfois grotesque qui lui sont assénés. Quelle meilleure façon que de rallier le lecteur à cet univers complètement barré qui paraîtrait ridicule si les auteurs avaient tenté de le justifier ou le rendre plus crédible ?
C'est très fort de parvenir à conserver l'intérêt d'un lectorat en prenant autant de libertés et en allant si loin dans leurs délires d'auteurs.
Encore une très belle surprise que ce tome 3, donc !