Je me souviens... je me souviens avoir eu 5 chats. J'en ai peut-être eu plus quand j'étais petit, mais je n'en ai pas gardé le souvenir.
Du plus loin que je puisse me souvenir, il y a eu Fanette, chatte tigrée solitaire, et Gaillette, chatte noire, descendante de Fanette et au caractère nettement plus sociable. Mon frère s'était pris d'affection pour Fanette, à moi revenait alors Gaillette que j'aimais beaucoup pour tous les câlins qu'elle aimait prodiguer. Je me souviens d'une après-midi où je me baladais dans la rue à 10 mètres de chez moi, je devais avoir 12 ans, Fanette était là, couchée. je m'approche, elle se laisse caresser et soudain, un coup de griffe sur ma main. J'ai râlé ! La salope. Jamais Gaillette ne m'aurait fait ça. Je lui ai crié dessus, elle s'est enfuie. Je n'ai rien dit à personne, je suis rentré, j'ai passé de l'eau sur ma main qui commençait à saigner. Gaillette, je n'en ai que des souvenirs de douceur, elle n'en avait jamais assez d'être caressée, et si je ne me trompe pas, elle avait le bon réflexe de ne pas trop user de ses griffes sur les vêtements. Un jour, Gaillette et Fanette ont disparu. Gaillette est revenue un jour plus tard, plein de bave. Rage ? Non, d'après ce que mes parents m'ont dit : la maladie du chat, à savoir le SIDA du chat. Je ne sais pas si ces appellations sont exactes c'est comme ça que je m'en souviens (ce qui veut dire qu'à 12 ans j'étais au courant de ce qu'était le SIDA, cela m'étonne, mais à cette époque j'avais déjà lu "Jo" aussi). On a fini par faire piquer Gaillette. Quant à Fanette, mon père l'a retrouvé une semaine plus tard, morte, le long d'un grillage au bout du jardin ou en train de mourir je ne suis plus sûr... en tous cas, mon père a déclaré qu'il s'agissait de la même maladie, qu'elles avaient dû être contaminées par le même mâle et que Fanette avait sans doute préféré mourir en solitaire.
Après ces deux chattes, nous avons eu Cévenole. On l'a ramené de nos vacances dans les Cévennes. Il était tout fou étant chaton, ça ne s'est pas arrangé avec l'âge. Il adorait ma mère, chaque soir il se blottissait sur ses genoux pendant qu'elle et mon père regardaient la télé. Il a échappé à plusieurs empoissonnements, on en blaguait un peu, le qualifiant d'immortel. Il aimait bien partir quelques jours faire la fête et revenir une fois lassé, demandant un bon bol de lait. On ne sait pas trop ce qu'il faisait ni si il allait loin comme ça. Un jour, on s'est quand même inquiété car il était parti depuis plus longtemps que d'habitude. Mon père, encore lui, a fini par le retrouver dans une allée à côté ddu garage, là où mon père entrepose des branches coupées, des vieilles tuiles, briques, etc.. Cette fois-là, le poison lui a été fatal. Mon père pense qu'il a cherché à revenir chez nous pour mourir mais qu'il n'a pas réussi.
Ensuite il y a eu Xillia, une femelle. Je devais avoir 16 ou 17 ans. Son nom vient de syllabes de William et de Maxime. C'est ma mère qui avait trouvé. Je ne sais pas pourquoi, j'ai longtemps cru que c'était un chat nain. Je crois qu'on m'avait dit ça, c'était sans doute une blague. Car un jour que je mentionnais ça à table, ma famille a rigolé me demandant où j'avais été pêcher ça... Xillia aura vécu tout juste un an. Elle fut retrouvée écrasée devant la maison. L'horreur. J'en avais de bons souvenirs de ce petit chat, sans doute parce que je l'ai connue à un âge où l'on commence à se former et dont on commence à conserver pas mal de place dans la mémoire (j'ai moins de souvenir de mon enfance). Après ça, ma mère a juré de ne plus jamais reprendre de chat. Pour les deux derniers, elle s'était tellement liée qu'elle en a fait une petite dépression. Je me souviens de ses yeux gonflés un jour où je la retrouvais en pleurs dans le salon.
Je devais avoir 23 ans quand j'ai trouvé Frimousse. Elle avait été abandonnée avec sa sœur. Ma future compagne m'avait alors dit que l'on ne pouvait pas les laisser comme ça. Mes parents étant en vacances j'ai accepté d'en prendre un et de mettre une annonce dans l'espoir que quelqu'un soit intéressé. Sa sœur, quelqu'un qui passait par là le jour où nous les avons trouvés a décidé de la garder pour la donner à ses enfants en bas âge (je me demande si c'était une bonne idée). Nous avons donc gardé Frimousse. Tandis que ma copine était rentrée chez elle, je gardais Frimousse, ne lui autorisant tout de même pas à rentrer dans la maison (il lui restait le jardin et la terrasse couverte, ce qui est sympa quand même). Elle était très jouette. Les jours passèrent, nous ne trouvâmes personne. Il ne restait plus qu'une chose à faire, la déposer dans un refuge, mais ma copine était un peu contre : elle me disait que si personne ne l'adoptait assez vite, elle serait piquée... ça ne m'enchantait pas mais bon, mes parents n'ont plus jamais voulu de chat... alors quelle solution ? Et bien la mère de ma compagne a décidé de la prendre. Aujourd'hui, elle vit toujours, et quelle vie ! Ma belle-mère est du genre généreuse en nourriture, elle lui remplit une bonne gamelle le matin et si c'est vidé l'après midi, elle la remplit à nouveau. On lui a déjà dit que ce n'était pas bon et elle pour sa défense dit : ce n'est pas de ma faute si elle mange tout du matin, après elle miaule et je suis donc 'obligée' de lui donner à manger... hum. Toujours est-il que Frimousse est un énorme chat. Mais ce qui me touche vraiment, c'est qu'après toutes ces années, elle vienne encore vers moi quand je vais chez mes beau-parents alors qu'elle a du mal à aller vers d'autres gens qu'elle ne voit pas assez souvent (en fait, elle n'accepte que ma belle-mère, ma compagne et moi). Je me souviens qu'elle essayait de téter mes doigts, sans doute n'avait-elle pas été sevrée. Je lui avais donné un autre nom, un nom grec qui me faisait rigoler je crois, mais ma belle-mère n'aimait pas (ni ma compagne d'ailleurs), elle fut donc rebaptisée...
Bon ben, si vous avez tout lu, alors vous êtes courageux... ou bien vous n'aviez rien d'autre à fair,e ce qui est dommage pour vous...
La critique de cet album : Geluck reste en terrain connu, ne bouleverse plus du tout son art, s'en reste à ce qui marche : des strips, des gags en une image, beaucoup de jeux de mots (et de dessin), une exploration du surréalisme, quelques gags en une page voire plusieurs pages, des détournements et un malin plaisir à rire de la connerie. C'est toujours aussi drôle, même si certains rares gags ne sont plus d'actualité (car aujourd'hui, si un chat peut dire je souris, une souris peut dire je chatte). Et puis graphiquement, c'est toujours aussi plaisant : Geluck a trouvé sa formule, il n'y a pratiquement plus d'expérimentation, mais ce n'est pas grave car j'aime son trait, j'aime son style.
Bref, j'ai passé un bon moment face à ce tome 5.
Et oui, ma critique ne dure que 7 lignes, c'est rikiki par rapport à toute la place que prend mon histoire de chat. Haha. Ça vous apprendra à savoir lire !