Le Club des Divorcés est un vrai portrait d'un époque et d'une situation. Kamimura, portraitiste de son époque et des femmes se concentre ici sur la vie d'une femme (Yukô), ayant divorcé dans le japon des années 70.
Cette femme vie seule et gère le club des divorcés (petit club d’hôtesse). Elle est aussi mère d'une jeune fille. Cette dernière est élevée par sa grand-mère, mère de l’héroïne.
Le lecteur est véritablement immergé dans le japon de cette époque vu par cette femme se montrant libre et indépendante tout en semblant fatiguer face à la vacuité et à la dureté de cette vie. Il est encore très mal vu de divorcer à cette époque et la société est particulièrement dure pour les femmes divorcés.
Yukô doit donc garder la tête haute face à un ex-mari collant et porteur de mauvais souvenir mais aussi face à une mère aidante mais aussi culpabilisante. Il est difficile de gérer un établissement comme son club et d'être à la fois mère seule. Luter sous tout les fronts, face au regards de la société, de ses clients, de son entourage et luter pour la survie de son club, tel est la vie de Yukô.
Ce manga de Kamimura est d'une grande densité. Chaque page est porteuse d'une multitudes d'informations et d'émotions. Kamimura semble au sommet de son art avec cette œuvre. Les personnages sont magnifiques, les métaphores visuelles multiples et la mise en page regorge d'idées permettant au club des divorcés de prendre l'ampleur d'une grande fresque intimiste.
La peinture d'une vie et d'une société est d'une remarquable précision. Le récit n'en est pas froids n'y pessimiste. Plusieurs personnages gravitent autour de Yukô, par exemple Ken, serveur et amis.
La lecture de ses œuvres est parfois triste mais surtout humaine. Le portrait de cette femme devant luter pour vivre libre dans une société étouffante est toujours d'actualité et semble universelle malgré la peinture d'époque.
Voici une des grandes œuvres du maître. Un joyau important dont la lecture est marquante, inoubliable..