Le Cycle des Épées par arnonaud
Bon, je n'ai pas lu les romans originaux dont est tirée cette adaptation en BD et je ne suis globalement pas très intéressé par le genre de la fantasy. Il faudrait que je m'y mette un jour, certainement, pour me défaire des clichés que j'ai associé au genre.
En tout cas, que penser de ce Cycle des Epées ? Et bien on a 7 chapitres qui racontent diverses aventures de Fafhrd (4 consonnes d'affilé à la fin ? Ça se prononce comment ?) et du Souricier Gris avec des bons dans le temps entre quasiment chaque chapitre pour s'intéresser qu'à certaines mésaventures des héros, qui semble en avoir vécu un paquet.
Alors le truc, c'est que du coup le one-shot manque un brin d'unité et surtout de conclusion puisque la dernière histoire n'est qu'une aventure de plus qui semble en appeler d'autres. En outre, vu que l'ouvrage original semble être un des pionniers de la fantasy et du sword & sorcery moderne, on n'échappe pas aux clichés des noms de personnages et de lieux à coucher dehors dont on nous abreuve en continue, aux intrigues vaguement moyen-âgeuses à base de voleurs et de tavernes et avec trop rarement des bastons face à des gros monstres.
Et en outre, Fafhrd et le Souricier Gris ne sont pas des personnages très intéressants et charismatiques (du moins, dans cet album, je ne me prononcerais pas pour la saga littéraire) et ils font plus office de héros par défaut que de vrais figures auxquelles on s'attache. C'est un peu des Tintin et Haddock, Astérix et Obélix, mais version Fantasy sérieux, donc on saute pas au plafond.
Néanmoins le comics n'est pas désagréable à lire. Déjà, y a le superbe graphisme de Mignola. Même si on est encore à ses débuts (la couverture de l'ouvrage a été faite plus tard), on retrouve tout de même sa manière de styliser personnages et décors, sa manière de mettre en scène, d'utiliser les ombrages, les silhouettes et certains décors poisseux et horrifiques renvoient tout de suite à l'imaginaire qu'il développera dans Hellboy. Certains passages font vraiment précurseurs. Et puis les couleurs tous en bruns et en verdâtre, tout en aplats, sont aussi réussies et mettent bien dans l'ambiance.
On pourra aussi citer des péripéties inspirées ça et là, comme le chapitre de la tour qui hurle qui verse vraiment dans le fantastique à la Hellboy, où le chapitre du "bazar du bizarre" qui est très sympa pour son côté critique du capitalisme, où les techniques de pubs et de marketings sont comparés à des terribles sorts et malédictions, etc. Il y a des trucs sympathiques, et comme je le disais, c'est vraiment très beau avec certaines cases magnifiques... Après, ce n'est pas la lecture du siècle non plus (enfin, pour ma part). C'est distrayant mais guère plus. En fait les péripéties, pour la plupart, ne sont guère palpitantes, les personnages sont tous peu intéressants et ça manque globalement d'aboutissements, de conclusions. Je pense que ça s'adresse plus à ceux qui aiment déjà la fantasy, et peut-être à ceux qui ont déjà lu et aimés les romans qui prendront sûrement plaisir à regarder comment Mignola à dépeint cet univers.