J'étais plutôt confiant au vu du précédent album et du titre de celui-ci ! En plus il y a un phare !
Malheureusement ce récit se perd dans ses conspirations et son mystère : on a l'impression qu'il ne s'y passe rien, les conflits sont d'ailleurs très rares et à force de perdre son temps en explications et complots, les auteurs oublient de soigner leurs trop nombreux personnages. La fin paraît abrupte et la manière dont Alix déjoue les plans ennemis bien trop facile (son intervention finale : il semble venir de nulle part et puis comment croire qu'à trois enfants ils puissent accomplir de tels faits). Il reste quelques idées sympathiques.
J'aime beaucoup l'encrage. Les visages ne sont pas toujours très bien dessinés et les corps paraissent toujours trop peu flexibles, trop rigides, des visages mono-expressifs, les décors sont un peu vides mais il y a tout de même de belles petites choses, des mains bien faites, quelques allures réalistes, des accessoires qui rendent l'immersion plus facile. Les cadrages sont souvent assez pauvres, très plan-plan, sans construction esthétique, ce qui est regrettable pour un graphisme aussi académique. Le découpage est globalement correct, mais fait tout de même grandement défaut lors de la tentative d'enlèvement des deux héros. Les couleurs sont réalisées à l'ordinateur : c'est souvent discret, mais quelques touches de lumière font un peu mal aux yeux.
Enak et Alix font un peu rire lors de leur première apparition : un professeur tente de leur inculquer sa science et eux se comportent comme les personnages de Breakfast Club, à n'en avoir rien à fiche de ce qu'on leur dit, coupant le maître pour parler d'autre chose. Malheureusement, les nouveaux auteurs ne semblent pas attirés par l'idée de faire des sous-entendus coquins, et donc la tension crypto-gay est complètement annihilée.
Bref, cet album est décevant par sa trame narrative bien faible et par sa mise en scène assez pauvre. Ce serait bien aussi que les auteurs visitent d'autres pays que l'Egypte de temps en temps !