La saga ultra-populaire de XIII s'achève sur ce "Dernier Round" qui n'en est pas un, puisque toute l'histoire est jouée depuis longtemps, et les dernières péripéties ne sont plus guère qu'anecdotiques. La seule belle idée de Van Hamme est d'utiliser ses propres livres (et en particulier "la Version Irlandaise") comme révélateurs du récit, ce qui crée un bel effet de trouble. Pour le reste, on en est au "service minimum", qui caractérise d'ailleurs sur la série XIII depuis plusieurs années : l'action, les règlements de compte ne concernent plus Jason Fly, les femmes s’entre-tuent pour lui, contre lui, autour de lui. A la fin, il reste seul avec son cœur (a-t-il un cœur au moins ?) froissé, sinon brisé. Et on aime bien cette fin en mode mineur, loin du bruit et de la fureur de l'épopée. Loin de la frénésie inextinguible d'un schéma narratif entre "24" et "Jason Bourne", XIII a enfin gagné le droit de se reposer. Loin de nous. [Critique écrite en 2008]