Les Forêts d’Opale est une série que je suis depuis la parution de son premier tome. A l’époque, j’étais un grand afficionado de l’œuvre de Christophe Arleston depuis ma rencontre avec Lanfeust de Troy. Je guettais donc chaque nouvelle immersion du scénariste dans l’univers de la fantasy : Les maîtres cartographes, Le chant d’Excalibur ou encore Les naufragés d’Ythaq m’ont attiré uniquement par la présence du nom de cet auteur sur la couverture. Les Forêts d’Opale répondait également à cette « loi ». Je dois bien avouer que je garde un excellent souvenir de ma rencontre avec les protagonistes de cette saga classique. L’humour était présent et chaque lecture était un agréable moment de divertissement. Néanmoins, au fur et à mesure que les tomes sortaient, la qualité, à mes yeux, déclinait. C’était donc avec presque soulagement que j’avais conclu ma lecture du neuvième tome qui semblait conclure cette aventure. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir l’apparition d’un nouvel épisode de la série intitulé Le destin du jongleur ! Etant un lecteur fidèle, je me le suis procuré et l’ai entamé avec une certaine curiosité. Comment donner une suite au dénouement précédent ?


La quatrième de couverture présente les nouveaux enjeux avec les mots suivants : « Sur Opale, le monde des forêts, l’épopée de Darko est oubliée depuis plusieurs siècles. Pourtant, un maitre archéologue, Rodombre, cherche à reconstituer des pans obscurs de l’histoire. Avec l’aide de son assistante, Altaï, et d’un jongleur des rues, Luksand, il découvre qu’une nouvelle menace pourrait fondre sur les Cinq Royaumes…


Les premières pages donnent l’impression d’être un reboot du premier cycle. L’histoire débute dans un village au milieu de la forêt. La routine est bousculée par l’apparition d’une troupe de baladins. La scène est quasiment une copie de celle du premier tome. Un trio se retrouve formé pour mener à bien une quête. Il se compose d’un personnage âgé et de deux jeunes qui se chamaillent : une femme et un homme. Là encore le parallèle est saisissant. Ces ressemblances ne m’ont pas dérangées car elles ont éveillé en moi le sentiment de retrouver le plaisir que j’associe à ma rencontre avec cette série. Il n’y a plus qu’à espérer que cette sensation s’inscrira de manière plus constante.


L’intrigue est classique mais se déroule sur un rythme soutenu et plutôt prenant. La recette scénaristique est un classique mais elle est bien exécutée. Les ingrédients ne sont pas révolutionnaires mais ils sont bien utilisés. Je me suis tout de suite pris de sympathie pour les personnages principaux et Arleston distille ses traditionnelles touches humoristiques avec talent. La lecture est vraiment agréable et j’ai passé un très bon moment à découvrir cette nouvelle aventure. La trame est rythmée et ne souffre d’aucun temps mort. Les événements s’enchainent vite facilitant ainsi notre immersion dans l’univers de la série. Les auteurs alternent assez bien moments calmes et scènes d’action, faisant en sorte que l’ennui ne nous guette jamais. Ce n’est pas le moindre des compliments.


La vraie rupture de cet album avec les précédents a lieu sur le plan graphique. En effet, Arleston a changé d’associé. Ce n’est plus Philippe Pellet qui et en charge d’illustrer les aventures de ces nouveaux héros mais Cédric Fernandez dont j’ai découvert le travail à cette occasion. Je n’étais pas un grand fan de Pellet et je dois dire que je suis plus sensible au style du nouveau venu. Il participe à l’atmosphère divertissante et dépaysante de l’ouvrage sans révolutionner pour autant le genre.


Pour conclure, Les forêts d’Opale a réussi son nouveau départ. L’intrigue n’est pas originale, les personnages répondent aux codes du genre mais l’ensemble reste sympathique et très agréable à lire. Le résultat est suffisamment bon pour que j’accueille avec plaisir et curiosité la future parution du onzième opus de la série. C’est déjà pas si mal…

Eric17
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le 23 févr. 2018

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