Quand Grant Morrison, l’un des plus grands scénaristes contemporains de comics, s’attaque au plus grand super-héros, ça ne peut qu’être intéressant.
Cette saga s’inscrit dans une chronologie particulière puisqu’elle ne fait pas partie de l’histoire canonique des DC Renaissance, mais que certains évènements ont une influence directe sur celle-ci (je pense notamment à la mort de l’un ou l’autre personnage chez Morrison qui se retrouve disparu chez Snyder). Une fois cette information connue et acceptée, on n’a plus trop le choix… il nous faut lire les dix tomes de Grant Morrison présente….
L’histoire « canonique » de ce quatrième opus n’est pas très longue. En effet, sur plus de deux cents pages, Morrison ne consacre qu’un petit tiers à l’histoire de Bruce Wayne. S’ensuit un chapitre intéressant sur les Batmen du futur : Le Batman, la mort et le temps.
Le reste n’est que carnaval.
Présenté comme la pierre angulaire de ce quatrième tome, le fameux Dossier noir prend le parti de ressortir certaines des plus étranges enquêtes du chevalier noir. Celles-ci sont présentées par Morrison lui-même comme provenant « de cette époque délirante où tout était possible » [les années 70’]. Il termine également son introduction par ces mots :
« Alors, puisque Batman n’est plus des nôtres pour l’instant, jetons un œil à certaines de ses anciennes aventures qu’il préférait oublier, mais a néanmoins consciencieusement enregistrées dans son Dossier Noir ».
Et bien il avait raison. Il aurait dû les oublier ces histoires. Regroupées en thématiques (Le club des héros ; Zur-en-Arrh ; Dr Hurt), ces aventures piquent les yeux. Les couleurs sont criardes, le scénario plat et rocambolesque et nos héros pathétiques. Seule la dernière histoire, Barbatos, qui mêle ésotérisme, récits fondateurs et super-héroïsme, est plus intéressante ; mais elle date de 1990 et pas des années 70’.
Je ne dis pas que ces aventures batmanesques doivent être oubliées et détruites (non, c’est même amusant de savoir par quoi est passé notre héros), mais Morrison aurait gagné à nous les offrir une ou deux par tomes et non sept en un coup. Ainsi, elles se seraient rappelées à nous sous forme de doux et étranges souvenirs, et pas de pathétiques et absurdes bouffonneries.