Le plus beau mot de la langue française

Outre son prix hautement attractif, cette collection Folio présente un autre intérêt : nous offrir de courts ouvrages ciblés sur un sujet précis. On ne prend pas la peine de digresser (en même temps, en une centaine de pages…) et c’est très bien comme ça.

Le but est donc de proposer aux lecteurs soit des courtes nouvelles, généralement réunies dans des recueils plus importants et affranchies de leurs pairs, soit de réunir des écrivains tous plus différents les uns que les autres sous un thème commun. Si la première solution est plus que louable (les puristes crieront à l’amputation de l’œuvre originale, mais bon…), la seconde est à double tranchant. L’on peut faire de superbes découvertes, comme se retrouver face à des résultats informes et sans intérêt.

Dans le cas d’Un Ange passe, l’ouvrage adopte la seconde idée et propose dix-neuf extraits de dix-neuf auteurs différents (essentiellement francophone, mais pas que) regroupés selon trois thématiques, assez sibyllines, titrées par des citations :

• « Des êtres intermédiaires entre la Divinité et nous » (Voltaire)


• « Chacun de nous vit avec un ange » (Erri de Luca)


• « Entre l’abime plein de noirceur et les cieux » (Victor Hugo)

Si on retrouve essentiellement des extraits de roman, il y aura également deux-trois poèmes plutôt agréables, ce qui permet une diversité tant dans la forme que dans le contenu. De plus, en fin de lecture, je reconnais avoir envie de lire certains des livres proposés… pari réussi donc.

Une lecture simple, rapide et efficace qui doit venir gonfler votre liste d’envies…

Mais la force principal de cet ouvrage est certainement son thème. S’attaquer au mot ange est audacieux et respectable à la fois… après tout, Victor Hugo, dans Les Misérables, disait ceci :

« Ange est le seul mot de la langue qui ne puisse s’user. Aucun autre mot ne résisterait à l’emploi impitoyable qu’en font les amoureux. »