Il y a des choses sympas dans cet album, vraiment.
De bonnes idées, de bons personnages. Mais tout cela m'a paru sous-exploité. Les personnages passent tellement de temps à parler, à dire ce qu'ils vont faire plutôt qu'à agir, qu'on ne voit rien. Les situations intéressantes sont pourtant nombreuses, c'est donc dommage de les avoir ellipsées. J'ai beaucoup aimé le méchant préfet, même si l'écriture tombe un peu dans la caricature forcée, le concernant. Enak est toujours aussi inutile, mais ne fait pas sourire dans cet album. Heraklion est présent en début d'album mais est très vite mis de côté. J'aime aussi le personnage de Maïa, sorte de pré-Kriss de Valnor ; dommage que ce personnage ne soit pas mieux exploité, surtout lorsqu'elle est occupée à manipuler des hommes.
Graphiquement, ça commence plutôt mollement avec une orgie plutôt mal dessinées, quelques problèmes de proportions et des cadrages pas très heureux ; après quoi, l'auteur fournit de plus belles pages, mais le dessin reste parfois un peu trop figé. La bonne idée consiste à situer l'action principale sur cette île et puis d'avoir inclus beaucoup de scènes de nuit, avec de belles silhouettes. Les couleurs sont toujours plaisantes et encore une fois, ce sont les scènes de nuit ou avec une lumière particulière qui sont les plus belles (on a même droit à beaucoup de silhouettes, c'est du plus bel effet).
L'aspect historique de l'album prend un peu trop de place. C'est bien de se documenter et d'exploiter cette documentation, mais par moment, j'avais juste l'impression de suivre un cours d'histoire. C'est surtout le fait que l'auteur présente ces éléments de manière très scolaire, comme dans un manuel : Martin n'est pas parvenu à digérer sa connaissance de manière à l'étaler naturellement, sans que ça paraisse forcé.
Bref, un album qui a tout pour être sympathique mais qui aurait pu être une merveille avec un traitement plus approfondi des personnages et des situations.