Le gant de l’infini est une saga cosmique centré autour du Titan Thanos, de sa folie, de son amour pour la Mort et de son incapacité à n’obtenir qu’une once d’approbation de celle-ci, même après lui avoir offert la moitié des âmes de l’univers, de sa relation complexe au pouvoir qu’il désire autant qu’il le rejette et bien sûr du plan que les héros survivants et leurs alliés de circonstance vont mettre en oeuvre pour arrêter leur ennemi et l’empêcher de détruire l’univers.
Thanos a donc rassemblé les gemmes de l’infini et peut altérer la réalité à sa guise, son pouvoir ne semble avoir aucune limite, pas plus que la folie dans laquelle il est entraîné par ce pouvoir et l’absence d’intérêt que lui porte la Mort. Les dégâts qu’il commence à causer sur l’univers et la crainte de ce qui pourrait suivre va pousser les plus grands héros de la Terre (Captain America, Spider-Man , Dr Stange, Wolverine, Hulk…) à s’allier avec le Surfer d’Argent, des Titans (dont le frère de Thanos lui-même), avec Fatalis qui y voit son propre intérêt, et cette équipe déjà incroyable va trouver le renfort des plus grandes entités cosmiques, êtres conceptuels qui vivent plus ou moins au même niveau de pouvoir que Galactus, si ce n’est au-dessus. Et là je tire mon chapeau à Starlin mais surtout aux dessinateurs Georges Pérez et Ron Lim: leur représentation de ces entités est tout bonnement incroyable, ils traduisent parfaitement en dessin le concept dont est tiré l’entité (Kronos et Eternité en première loge, somptueux), ces représentations nous aident à comprendre ces entités et leur donnent une aura de puissance considérable. Et pour ne rien gâcher, les planches où ils sont réunis sont magnifiques.
Pour ce qui est de l’intrigue du récit, elle se découpe assez simplement en deux parties: on commence par réunir l’équipe et à placer ses pions pour la bataille. Cette partie est très bien écrite, les points de vue se succèdent et on est soumis aux doutes et interrogations du personnage traité à ce moment là. On rentre ensuite dans la bataille épique, la toute puissance de Thanos est perçue d’emblée, tout comme sa psychologie et ses contradictions. Les intérêts de chacun se révèlent au fur et à mesure des déroutes subies, le plan se déroule devant nos yeux, l’univers se déchire sous les coups d’êtres si puissants et pourtant incapables de défaire leur ennemi commun. Tout cela est encore une fois magnifiquement dessiné et colorisé, la puissance se dégage de chaque planche et les dégâts causés par cette bataille sont bien mis en avant par.
Bilan: un récit somptueux, épique et puissant, aux planches sublimes; mais surtout un récit intelligent, bien construit, où la psychologie des personnages joue le premier rôle, où la déferlente de puissance dramatise l’action, crée des dégâts considérables sans apporter de résolution au conflit, où l’espoir ne peut venir que de la folie, du plan et de la connaissance de son ennemi.