Villever... mine d'or et de poésie dans les mains de l'art-chitecte Julien Lambert

À la fin du premier tome - qui entre-temps a apprivoisé le Fauve Polar Sncf au Festival international de la BD d'Angoulême - de ce (premier?) diptyque, Julien Lambert nous avait laissé sans voix mais sous le charme de ce (super-)héros complètement paumé qu'est Jacques Peuplier, dans un monde dantesque et expansif. Villevermine, tentaculaire et déjà légendaire.


À lire avec des illustrations et extraits sur : https://branchesculture.com/2019/04/08/villevermine-tome-2-julien-lambert-le-garcon-aux-bestioles-jacques-peuplier-bd-polar-fantastique-formidable-critique/


Résumé de l'éditeur : Jacques Peuplier, privé taciturne aux dons singuliers, n’a pas l’intention de laisser VilleVermine, la ville poisseuse, la ville crasseuse, avoir… sa peau : il compte bien retrouver le scientifique fou qui lui a pris ce qu’il avait de plus cher. Pour cela, il va devoir affronter les répugnants hommes-insectes de ce dernier, et surtout, conclure une alliance avec le gang des gamins des rues sans foi ni loi, qui a lui aussi un compte à régler avec le vieux fou…


Nous n'étions pas au bout de nos surprises, et encore moins de nos attentes. Énormes. Le garçon aux Bestioles fait donc suite à L'Homme aux babioles (on admirera le répondant entre les deux titres) et inverse la tendance, trouve un autre rythme, d'autres angles d'attaque mais toujours ce même punch. Et cette audace graphique mature mais allant de pair avec l'esprit d'un (grand) enfant. Dans Villevermine, rien n'est impossible mais tout se tient. De quoi faire rêver le plus large public possible.


À vol de mouche ou même d'oiseau, c'est un gigantesque terrain de jeu que Julien Lambert s'approprie, traînant la carcasse de Jacques Peuplier aux quatre coins de cette ville-monde, à la recherche de qui lui rendra son don perdu. Et sa voix. Cela passe par une cantatrice prisonnière, une bande d'enfants qui a pris sa liberté et nourri de haine pour les adultes, des savants fous, des mouches, des zombies ailés, un robot kaiju mais aussi un intrépide gamin et son chat qui vont avoir toute leur importance.


Difficile d'être concis face à un univers tellement hors-norme. On pourrait s'attacher à chaque case, à toutes les règles que l'art-chitecte met en place et en profondeur pour régir son univers. Avec du supplément d'âme et une poésie toujours plus intense.


Julien Lambert a mis dix ans à accomplir le début de destin de son personnage, tout coule dès lors encore plus de source. Ce héros qui ne ressemble à nul autre (un peu à Sandman), on le voit bien parcourir des planches et des planches, des années durant.


Villevermine a le potentiel énorme pour nourrir une longue et belle série, réconfortante, attachante mais sachant se détacher de tout ce qu'on voit habituellement en BD.


Julien Lambert réussit des tours de force en toute simplicité et en originalité, dans la générosité (quitte à se faire mal à la main devant tant d'ouvrage). On a rarement-jamais vu ça.

Branchés_Culture
10

Créée

le 8 avr. 2019

Critique lue 250 fois

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