On est lâché dedans sans rien, sans même savoir nager, dans le bain de la vie.
Au début on ne capte aucune sensation dans ce caisson anti choc, on ne comprend même pas que des gens lui ont donné un gout spécial pour lui retirer son indifférence pour pas que chacun y laisser sa trace corporelle.
Alors on avance, on avance pendant un certain temps ne pouvant nous satisfaire que de nos propres mouvements par rapports à nous même car n'ayant d'impact sur rien, dans l'effacement de la transparence générale, et personne dans les passages cloutés colorés flottant à hauteur d'œil.
Puis quelque chose tape à celui-ci, quelque chose de suffisamment différent bien qu'accepté dans l'épuration des corps pour que notre esprit veuille entrer en collision dans ce système qui nous a toujours appris à ne pas faire de vague.
De là nait la vie, la circonscription par notre âme de chaque mouvement de l'autre pour justement appeler cela comme ca, et pas l'inertie de sa poussée de base.
On commence à voir la vie, notre vision de la réalité, délimitant chaque action les unes après les autres pour former une histoire nous touchant si profondément car notre point de vue de chaque micro mouvement de la personne regardée se rapportant à notre essence, nous évoquant quelque chose pour nous-mêmes seulement.
C'est peut-être pour ca que la bande dessinée nous fait tous retomber dans des ressentis d'enfance, car elle nous donne l'impression que les cases sont un regard neuf sur les choses, sur des ressentis primaires séparés les uns des autres mais formant après un sentiment habitant un personnage, nous, mais sans plus de fil conduisant à une pensée, une réflexions artistique, non juste un sentiment primaire retraduit par les fenêtres des yeux : un sentiment très primaire, n'amenant à rien si ce n'est à lui-même, mais tellement primal, primordial et universel que l'on a l'impression d'avoir pris par nous-même l'exact bon angle de l'esprit pour vivre cette histoire alors que l'on joue justement le jeu de l'auteur, car n'essayant pas de diluer tout ca dans une continuité de pensée, ou même juste d'évènements dans des actions pour singer l'urgence des choix de la pensée dans la vie.
Simplement retourner au source de nos sentiments en reprenant des vues sans apriori ou pensées préconçues, laisser chacun se retrouver soi-même par nos yeux que l'auteur aura frotter de son crayon, redessiner par dessus nos conceptions, nos systèmes brouillons d'adultes, nos croquis d'enfants.