Un de mes coups de coeur de fin d'année, pour un film qui pourtant ne date pas de l'année dernière, a été sans conteste le très réjouissant film d'animation français "Ernest et Celestine".
Alors quand j'apprends , au détour d'une page de réclame, que Benjamin Renner ( un des co-réalisateur ) sort sa première Bd, je ne peux qu'être intrigué.
C'est en tombant , en prime, sur le petit jeux promo lancé par Delcourt ( si vous n'avez pas vu ça, jetez y vite un coup d’œil : http://www.editions-delcourt.fr/special/grandmechantrenard/ ) que mon œil a commencé à friser.
Une chose était sûre, il me fallait ce bouquin.
Vite , très vite.
Dès les premières images, on reconnaît le trait caractéristique de l'animateur.
D'ailleurs, on ressent vraiment le côté animation dans les pages de ce "Grand méchant renard" privilégiant la gestuelle et la grande expressivité des personnages.
La narration se veut minimaliste et s'axe sur les dialogues et la trogne hilarante des divers animaux de l'histoire.
C'est un certain risque de se mettre cette limite mais quand on a du talent , le risque ne fait pas peur et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'ensemble fonctionne à mort.
C'est d'ailleurs un des régales du livre. Les premiers sourires viennent en admirant la mine dépitée de ce pauvre renard, la nonchalance du loup, le "je m'en foutiste" du chien de garde ou les excès de rage de la colérique mère poule syndicaliste.
Le moindre petit mouvement se veut efficace et renforce le naturel de ces animaux qu'on a l'impression de voir bouger devant nouveau.
Et des rires , il y en aura plein d'autre : que ça soit devant les échecs à répétition du renard, devant sa nouvelle responsabilité de "parent" ou dans les divers situations décalées et grotesques de l'histoire, tout est là pour réjouir les lecteurs de tous âges.
Alors bien sûr, le public visé reste la jeunesse et l'adulte ne trouvera pas forcement de second degré de lecture pour se donner l'excuse d'aimer ce livre (y a bien le rôle des parents mais ça reste limité).
Cependant , j'ai bien envie de dire : "Qu'est ce qu'on s'en fiche ?"
Dans une période aussi sinistre que ce début d'année, bordel , je peux vous dire que ça fait du bien de rire de bon cœur et le grand enfant qui sommeille en moi a pris un vrai plaisir lors de cette lecture , ne cherchant pas plus loin que ce que nous propose l'auteur : Du divertissement, de l'humour pour une chouette fable humaniste.
J'espère d'ailleurs, qu'on retrouvera très vite ce bon vieux renard pour de nouvelles aventures car, une chose est sûre , il me manque déjà.