J'ai beaucoup de mal à croire qu'il y ait des "Michu", des "Meunier" ou qu'un personnage dise "ton mari français" dans une bédé allemande. Faut-il rappeler à l'éditeur qu'une raison de lire des œuvres étrangères est d'avoir une vision sur une société qui n'est pas totalement la nôtre ? S'il y a des références culturelles précises intraduisibles, c'est ce à quoi servent les notes.
Donc très compliqué de croire lire la BD originale mais plutôt une adaptation libre du matériau de base.
Sur le concept "un étage/un gag", il y a fatalement des ratés. Passons sur les dénonciations politiques (enfin l'unique ayant trait aux réfugiés) qui permettent de s'afficher rebelle à peu de frais pour se concentrer sur l'humour. Il est principalement acide et méchant donc lorsqu'il réussit son but, c'est très drôle. L'aigreur, la mesquinerie et le pathétique ne visent jamais une catégorie de la population mais bien des personnages, personnages très bien caractérisés par leurs paroles, leur attitudes et leurs vêtements. Sur les 102 étages, il n'y a aucune impression de redite.
S'il y a des histoires entrecroisées d'étage à étage, on est très loin d'une quelconque complexité narrative. Je ne sais pas comment a été construit la BD mais on dirait des strips quotidiens, que l'autrice était déjà bien contente de pouvoir en produire à ce rythme sans penser en plus à une vision plus générale. Et ça fonctionne, alors on ne va pas lui reprocher de ce petit manque d'ambition.