Un très relatif manque d'intérêt...
Si la série "Monsters" de l'oeuvre-monde du "Donjon" a depuis longtemps changé de rôle - loin d'être comme prévu au départ, le récit des "aventures d'un personnage secondaire", elle est aujourd'hui au coeur même de la saga (12 tomes parus, bien plus que les autres !) et sert surtout à construire avec une richesse de détails absurde toute la mythologie et la topographie de cet univers polymorphe... Qui ressemble aujourd'hui de plus en plus, caché derrière l'humour et le second degré, à une oeuvre titanesque dans la droite descendance de celle de Tolkien. "Le Grimoire de l'Inventeur" continue donc à nous narrer l'histoire des automates de Vaucanson, qui semble de plus en plus centrale dans l'esprit de Sfar et Trondheim, et bénéficie du graphisme très convaincant de Keramidas. D'où vient alors le relatif manque d'intérêt de ce dernier tome ? De la difficulté qu'on commence à avoir de s'y retrouver au milieu des sauts temporels inévitablement créés par cette narration "en désordre" des différentes séries qui s'interpénètrent et se font écho ? Ou du fait que la multiplication des personnages nuit finalement, de manière classique, à cette bonne vieille identification aux héros ? Ou encore, tout simplement, de ce que le scénario ici est bien inférieur à celui des derniers tomes parus ? De toute manière, il n'y a rien désormais qui puisse vraiment entamer notre passion pour cette création à la fois ambitieuse et dérisoire qu'est devenue le Donjon, au fil des années... [Critique écrite en 2008]