Le jour où ça macule
J’ai découvert l’existence de cet album hier via un trailer au casting alléchant : des auteurs européens, américains et japonais… et du luxe en plus. La commande semble être une variation libre...
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le 2 déc. 2015
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BD (divers) de Boulet, Eddie Campbell, John Cassaday, Bob Fingerman, Atsushi Kaneko, Keiichi Koike, Emmanuel Lepage et Taiyō Matsumoto (2015)
J’ai découvert l’existence de cet album hier via un trailer au casting alléchant : des auteurs européens, américains et japonais… et du luxe en plus. La commande semble être une variation libre autour du titre Le jour où ça bascule. Le format : un one-shot court par auteur, pari casse-gueule tant le média demande une grande habileté pour créer quelque chose d’intéressant en peu de pages.
Intrigué, j’ai acheté la bête aujourd’hui et l’ai lu dans la foulée. Mais qu’attendre de cette anthologie qui a tout l’air d’une créature de Frankenstein ? Un joli support de dédicace ou un album de prestige sur lequel on revient souvent ? Une porte d’entrée dans l’univers des auteurs ou une bouillie indigeste ?
Commençons par le commencement : Bilal est un fumiste.
Une fois cela posé, entrons dans le vif du sujet en décortiquant les récits.
Matsumoto : C’est beau, c’est en couleur, c’est moins nerveux qu’à l’accoutumé. Un récit contemplatif (pitié Matsumoto, ne devient pas Bilal !). On sourit.
Lepage : Je ne connaissais pas l’auteur. Un style étrange dont je ne suis pas extrêmement fan. Mais le récit est chargé et touchant, on se laisse emporter sur ces quelques pages.
Kaneko : Lui non plus je ne le connaissais pas. Style prometteur mais récit trop court.
Cassaday : Des planches bien composées. Ça ne va pas beaucoup plus loin.
Campbell : Nouvelle découverte. Je n’ai pas du tout accroché, ni au dessin ni à l’histoire.
Urasawa : Récit très drôle et bien exécuté par l’auteur. Malheureusement la colorisation en deça dessert vraiment le trait d’Urasawa à cette échelle. Foutus canons occidentaux…
Fingerman : L’auteur (que je ne connaissais pas) n’a pas fait les choses à moitié. Mais ça ne prend pas, l’humour est douteux et le récit bourré de références “pop culture” agaçantes.
Boulet : Bon avouons le tout de suite, c’est très drôle. Malheureusement le dessin et la colorisation sont à mille lieux des capacités du bonhomme, le trait un peu grossier et les aplats de couleurs font très numériques et si cela sied bien pour ses Notes, c’est ici vraiment dommageable. En plus, le récit, plutôt référencé, risque de ne pas bien vieillir.
Pope : Paul Pope au top, gros level qualitatif ! Aurait dû être le standard de l’album.
Vivès : Dieu Vivès a encore tout compris. L’aisance du mec qui arrive à te faire ressentir toute une palette d’émotion en 10 pages, 2 valeurs de gris et quelques traits. Récit loin au dessus des autres.
Koike : Ce type est fou. Ce type est doué. C’est beau. C’est intense. Du très bon.
Peeters : J’en attendais plus. Dessin fainéant. La chute ne tire même pas un sourire. En même temps sur 3 pages… La déception du bouquin.
Terada : On clot l’album avec de belles planches étrangement colorisées. On pense à Inside Moebius. Donne envie d’en savoir plus sur l’auteur.
La préface et la postface font un peu tentatives déguisées de colmater les fuites d’un bateau qui semble prendre l’eau. L’album est à l’image du projet : audacieux mais forcément raté dans sa conception même. Certains auteurs n’étaient manifestement pas très inspirés et viennent simplement signer la feuille de présence avant de repartir.
Bravo pour l’initiative les Humanos, quelques fulgurance ont été produites dans le lot mais je n’arrive toujours pas à définir la cible de l’album : Les fans ? Ils seront déçus. Les gens qui souhaitent découvrir la BD ? Ils seront perdus.
Un album à lire en bibliothèque serait le meilleur conseil que je pourrais donner.
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le 2 déc. 2015
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