Le Bec dans l'eau.

Critique du premier cycle incluant les 3 premiers tomes.

Une fois encore avec C.Bec, on se retrouve devant une bd aux thèmes ambitieux malheureusement mal exploités. Le personnage principal, l'océanologue Kim Melville, va se faire entrainer malgré elle dans une chasse au mégalodon. Femme solide mais très peu nuancée, elle va subir l'histoire sans pouvoir vraiment influer sur le fléchissement de l'intrigue.

Là où la bd assure par contre, c'est au niveau dessin et découpage. Très hollywoodien. On se croirait dans un bon gros Roland Emmerich, avec des encarts à foison, des éléments sans liens apparents qui trouveront sur le long terme un point commun. Bec multiplie ces petits hors sujet gratuits qui n'ont d'autre prétention que de tresser une ambiance plus dense mais finissent par lasser et trop s'éloigner du sujet. Il en résulte une certaine lenteur dans la révélation des points forts de l'histoire et parfois une absence de tension.

Même chose pour les thèmes, trop nombreux. Bec, ambitieux, se laisse dépasser par son projet et laisse sur le côté quelques aspects qui auraient mérité à être développés ou botte en touche pour un éventuel dénouement dans le cycle deuxième. A trop vouloir se concentrer sur l'ambiance de son histoire, le scénariste oublie de faire avancer sa narration et d'émanciper ses personnages.

Si ce système permet de passer sans écueil les deux premiers volumes, difficile de ne pas être frustré par la demi conclusion proposée en fin de cycle, surtout après un changement de dessinateur pour ce troisième opus qui ne rend pas honneur à ses prédécesseurs. Il va falloir beaucoup de talent et de réflexion à Bec pour éviter le naufrage de cette série qui affichait pourtant de belles promesses.