J'ai pris cette BD au hasard.


Quand j'ai ouvert l'album, le graphisme m'a sauté aux yeux. Quelques aquarelles jolies, mais aussi ds choses pas terribles. Et puis, quand on est pris dedans, quo'n analyse, on finit par s'habituer au style, et au final, je dois dire que j'ai bien aimé ce graphisme, surtout en ce qui concerne les décors : des effets de matière très intéressants rythment les pages tandis que les personnages sont coloriés plus sobrement ; le trait des personnages est épuré, ça aurait pu être plus documenté mais le langage corporel reste tout de même intéressant. Le découpage est également assez réussi, digne d'une bonne série B. J'aime beaucoup les plans sous l'eau, c'est là que le dessinateur se montre le plus virtuose.


L'histoire m'a beaucoup moins enchanté. J'ai retourné ma veste plusieurs fois. Le début est un peu lourd, manque de subtilité. Et puis je me suis dit que ça me faisait un peu penser à "Cannibal Holocaust", sauf que les petits européens sont moins moqués à cause des références portées en bas de page et puis ses héros ne sont pas assez cons pour qu'on s'en moque. Après, justement, ça devient comme ce film d'horreur, non pas avec des cannibales mais avec des croco. Et là ça devient intéressant puisqu'on vire d'un coup à la série B musclée, une traque au monstre marin. Malheureusement, ce n'est pas assez étiré et la fin déçoit par son invraisemblance.


Arrive la deuxième partie, très décevante. Déjà, je pense que tout aurait dû se dérouler d'une traite : couper en deux le récit et ellipser tout ce qu'il se passe entre ces deux instants, c'est priver le lecteur de comprendre vraiment le héros, et surtout de justifier cette pause. Soit, ça reprend, on introduit de nouveaux personnages, c'est intéressants, mais à nouveau la traque est complètement sous exploitée et en plus on a droit à des explications complètement idiotes et pas nécessaires du tout concernant la partie 1.


Ben oui, faut bien le dire : on s'en fiche de ce message écolo, du moins de la manière dont l'auteur en parle. Pour un tel récit, une simple allusion suffisait à faire passer le message. Si au moins l'auteur avait réussi à créer un monstre légendaire à la Moby Dick (parce que la deuxième partie y fait furieusement penser), ça aurait pu être fun, mais comme tout va trop vite, que tout est sous exploité, ça ne prend pas, et ce croco, on regrette qu'il ne soit pas plus terrifiant.


Bref, y avait de quoi faire une très bonne BD d'action sur fond écolo mais l'auteur ne parvient jamais à exploiter ses idées avec justesse, s'emmêle complètement les pinceaux et délivre un récit un peu insignifiant. Dommage avec "Cannibal Holocaust" et "Moby Dick" en tête de références, ça aurait vraiment pu être génial.

Fatpooper
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le 21 mai 2016

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