Le monde de Ran est l'histoire d'une petite fille qui est dans une famille de sorcièr(e). Doté d'un caractère bien trempé, la jeune sorcière veut déjà être une adulte. Elle utilise très souvent des baskets spéciales la transformant en jeune femme. Au grand dam de sa famille car ces transformations sont souvent accompagnés de catastrophe.
Ran a des difficultés pour se faire des amis. Elle se sent différente des enfants de son âge et se retrouve souvent seul, ses parents ayants beaucoup de travail et de responsabilité.
Alors que Ran a l’apparence d'une adulte, elle va rencontrer un dangereux beau et richissime homme. Ran n'est plus seule ! Le problème est que cet homme voit en Ran une jeune femme magnifique et ne sait pas qu'elle est encore une enfant. Une relation trouble va naître, Ran cherchant un compagnon quand l'homme voit en Ran une proie à l'aura mystérieuse.
En parallèle de cette romance/amitié, nous allons voir la venue d'un grand danger. Une porte protège un village de sorcier d'une nué d'insecte très dangereux. Un jour, un insecte va réussir à traverser la porte, échappant à la vigilance de la mère de Ran.
Le manga va ensuite osciller entre comédie romantique et combat pour la survie de la ville. Le tout saupoudré de magie.
Si l'histoire est dans l'ensemble sympathique. Il ne se passe au final que peu de choses dans ce manga. Le rythme cahotant ne m'a pas permis d'être emporté par un scénario qui a du mal à jongler entre les différentes ambiances du récit. L'aspect guerre avec les insectes manque d’impact malgré la verve visuelle de l'autrice quand les passages plus léger sont souvent lourds et trop centré sur un panel de personnages souvent caricaturaux agaçants. Les relations entre les personnages sont souvent très répétitifs tout comme l'attaque des insectes ce qui donne l'impression que les tomes se suivent et se ressemblent.
C'est dommage car au fil des tomes on finit par s'attacher aux différents personnages introduits dans un univers finalement assez riche. Le tome final (qui a déjà vu l'intrigue principal être clôturé) est beaucoup plus juste dans le ton et le rythme. Les relations entre les personnages avancent enfin, on est pas dans une répétition des mêmes thèmes et des mêmes blagues comme s'est le cas dans les 6 premiers tomes. On s'attache enfin à des personnages intéressants et on a l'impression que l'autrice a trouvé ce qu'elle voulait raconter.
Le dessin de Aki Irie est dessin très beau, souple, élégant et expressif avec un rendu fait main appréciable. Pourtant le rendu global est souvent trop lisse à mes yeux. Comme pour le scénario, dans les moments plus calme l'autrice met beaucoup en avant les yeux immenses de ses personnages et un florilège d'effet visuel. À contrario, dans les passages plus sérieux, on a du mal à être pris dans une action qui met trop en avant les effets visuels au lieu de rendre l'action limpide et prenante pour le lecteur.
Malgré ses maladresses, Le monde de Ran propose une expérience visuelle des plus appréciables. Personnages Charismatiques visuellement, imagination impressionnante pour donner vie à la magie et fluidité du trait rendent la lecture très agréable visuellement.
La nudité des personnages féminins (et un peu parfois du frère de Ran mais c'est rare) et des interactions entre personnes de sexe différents souvent très stéréotypés. Que dire du méchant amoureux de l'histoire? Il est creux, détestable et on lui rends hommage de manière un peu larmoyante à la fin.. Il est aussi étonnant (et dérangeant pour ma part) de voir Ran être aussi sexualisé quand elle se transforme en adulte alors que s'est une enfant. (Les scènes de fan service sont très courantes dans le manga)
J'ai trouvé globalement la lecture de ce manga très inégale. Le postulat de départ lié à un dessin vif et maîtrisé est très encourageant mais bien trop maladroite. Une des raisons de ces maladresses venant d'une narration lourde (parfois très descriptive et à la première personne). Le manga ne manque cependant pas de qualités et la lecture du 7ième et dernier tome vaut le détour.
Les dernières pages montrent (de manière un peu simple, certes) toute l'évolution du personnage de Ran qui aura finalement apprit à grandir en prenant le temps d'apprendre à se connaître et à découvrir le monde plutôt qu'à user de la magie pour se transformer. Le propos sur l'acceptation de ce que l'on est enfant ou adulte et bien en accords avec l'histoire, dommage qu'il arrive si tard.
Je suis peut être passé à côté de ce manga non dénué de qualité mais le constat final est très moyen.
Un manga à conseiller aux personnes cherchant une jolie histoire porté par de beaux dessins mais qui ne va pas plus loin.