Putain… Voila ma première réaction quand j’ai refermé Le monde selon Setchan.
Je préviens d’avance ça va être court, mais j’avais vraiment envie de livrer mon ressenti sur Le monde selon Setchan.
Peut être pour mieux appréhender ce que je viens de lire et vivre. Peut être pour le digérer. Mais pourtant j’ai pas vraiment les mots pour le dire. J’arrive tout simplement pas a mettre des mots pour retranscrire ma lecture de ce titre.
Ce que ça raconte dans le fond? Difficile a expliquer car ça raconte rien mais en même temps ça raconte tellement de trucs. Y’a une histoire qui se déroule évidemment -sur un fond de révolte estudiantine- mais c’est dans le fond juste des moments T que vivent les protagonistes du récit. Car dès les premières pages ou en lisant le synopsis on connait la finalité de tout ça :
Dans un monde alternatif, la société tokyoïte est secouée par des mouvements étudiants. Sur fond de terrorisme et de préoccupations nucléaires post-Fukushima, Setsuko, étudiante, fait figure d’exception. Apolitique, détachée de cette réalité, elle n’a d’attrait que pour le sexe sans engagement. Par un après-midi ensoleillé, elle sera pourtant abattue dans une fusillade.
L’auteur nous emmène dans des moments de vies qui ont menés -ou pas- vers cette finalité connue depuis le début. Pourtant on est happé dans le récit et on tourne les pages sans même s’en rendre compte… C’est mélancolique mais en même temps y’a ce petit quelque chose, cette touche d’espoir, cette sensation douce où on se laisse porter. Et au moment ou les choses semblent doucement se mettre en place, tout s’interrompt brusquement. Les protagonistes du récit comme les lecteurs sont stoppés en plein vol et donc confrontés au « et si ». Mais c’est là qu’on commence à percuté dans quoi on a été happé et les questions que cette lecture nous pose et limite nous impose…
Et même si cette coupure brusque et abrupte est quelque part frustrante, elle fait pourtant partie intégrante et pour moi une des forces de ce récit. Cette structure un peu éclaté, étiolé, au final ça rythme efficacement et subtilement le récit ça lui donne une structure unique, une substance, qui est tellement à propos quand on prend le truc dans son ensemble. Le tout accompagné par un dessin simple, clair et efficace. C’est très « pur » et totalement au service du récit.
Ce titre est déroutant, percutant mais pourtant un perfect du début à la fin. Et parmi les trucs les plus forts que j’ai pu lire…