La dream team Brubaker/Fraction/Aja & co. est désormais partie de la série et c'est Duane Swierczynski (un écrivain qui n'a pas réussi à faire son trou chez Marvel et qui n'écrit plus rien pour eux depuis 2011) et Travel Foreman (qui a fait les premiers numéros d'Animal Man New 52) qui sont désormais en charge de la série. C'est un peu moins attrayant au premier abord, donc, mais ils s'en sortent bien. Les pistes laissées par les anciens scénaristes à la fin de leur run sont bien exploités et c'est assez plaisant à suivre.
La nouvelle menace est assez classique et basique, mais elle profite du côté glauque des dessins de Foreman et permet pas mal de grosses bastons réussies. En plus de ça, l'auteur met l'accent sur deux aspects intéressants du héros, sa rage initiale et ses amis, qui ont considérablement augmenté en nombre durant le run précédant. C'est d'ailleurs un plaisir de tous les retrouver, que ce soit les héros à louer ou les armes immortelles.
Cet arc est moins marquant que ceux de Brubaker et Fraction, mais n'en reste pas moins sympa et garde un niveau d'enjeu important, ce qui est appréciable.
Niveau dessins, c'est du Travel Foreman, donc c'est assez particulier, mais j'ai trouvé ça franchement moins dégueu, moins laid que sur Animal Man. Il faudrait juste lui trouver un encreur et surtout un coloriste. Matt Milla fait un boulot franchement faible aux couleurs, pas du tout adapté au dessinateur et c'est bien dommage. Pour en revenir à Foreman, il s'en sort globalement mal, et il livre de bonnes bastons. On notera également qu'il sait bien dessiner les enfants et les vieux. Russ Heath dessinateur complémentaire pour les flash back et autres durant cet arc s'en sort pas mal lui aussi.
En complément de l'album, on a le droit à un one-shot sur le charismatique Orson Randall ce qui est franchement cool. Bon on quitte malheureusement sa petite compagnie qui faisait rêver mais c'est pour une intrigue dans la pure lignée des récits d'horreurs de la première moitié du XXe siècle, des films noirs et des Hitchcock Present qui est franchement sympa. Les ingrédients sont là : le décor hollywoodien, la fin des années 20, de la séduction, du cinéma, du mysticisime, un récit à la première personne, autant dire qu'on est bien dedans. Et l'intrigue propose de bons rebondissements (biens que classiques dans ce genre d'histoire) et de bonnes scènes d'actions.
L'autre grande qualité de cette histoire, c'est les dessins de Giuseppe Camuncoli qui sont franchement très bons (même si un style old-school aurait peut être mieux collés à cette histoire) et qui sont très bien colorisés par Paul Mounts. Du très bon boulot et c'est dommage que ce soit pas ces deux là qui s'occupe de la partie graphique du reste de la série.
Pour conclure, cet album prend élégamment la suite du run de Brubaker et Fraction. Bien entendu, c'est un peu plus faible, que ce soit niveau scénario ou niveau dessins, mais ça reste très agréable à lire et les éléments mis en place lors du run précédent sont biens exploités.