Pour les adeptes de pasteur et de policier ayant une double vie et une journée compliquée...

Soda est une série que j’apprécie depuis que je l’ai rencontré il y a plusieurs décennies dans un magazine jeunesse. Malgré les années qui passent, j’ai toujours eu de l’affection pour ce personnage atypique. C’est donc avec plaisir que j’ai découvert la parution récente d’un nouveau tome intitulé Le pasteur sanglant. La couverture voit notre héros tenter d’avancer à contre-courant d’une foule. Elle est accompagnée d’une vignette sur laquelle est écrit « Faites vos prières, il revient ! » Voilà un programme prometteur.

Avant d’entrer pleinement dans l’intrigue, je me dois de présenter Soda. En effet, tout le monde n’est pas familier de ce personnage au quotidien bien rempli. Soda est policier à New York. Mais le souci est qu’il vit avec sa mère et que cette dernière a le cœur fragile. Afin de la préserver et de ne pas l’inquiéter, son fils adoré lui che son métier. Il prétend être pasteur. Est-il besoin de préciser qu’il n’est pas toujours simple de maintenir l’illusion ?

L’intrigue débute par une mauvaise journée pour l’homme d’église. Sa nuit a été habité par un cauchemar dans lequel il étrangle sa mère. Au cours des premières heures de la journée, il est accusé par une prostituée de l’avoir agressée. Bref, rien ne va et rien ne va aller en s’arrangeant. Bien au contraire ! Perte de mémoire, insomnies… Tout est compliqué et l’issue semble complexe à trouver.

Je trouve la mise en place de la trame intéressante. L’oppression ressentie par Soda transpire de chaque page. Elle captive et rend la lecture forte. Le fait de sentir Soda isolé et perdu est joliment rendu par les auteurs. Néanmoins, cette belle réussite n’est pas suffisante pour maintenir l’attrait du lecteur. En effet, je trouve que la narration manque de structure. Elle apparait un peu brouillonne. De plus, je trouve que la révélation finale est assez prévisible. Résultat, ce qui était censé être une surprise est finalement perçu comme un dénouement attendu depuis de nombreuses pages.

Le scénario manque de rythme. Les rebondissements sont finalement assez rares et les personnages secondaires ont du mal à exister. La richesse de la série réside dans la capacité à offrir des aventures solides, structurées et parsemées de moments drôles et touchants en alternant scènes de dialogues et d’action. Ici, les ingrédients sont les mêmes mais les dosages sont mal effectués. Cela alourdit inutilement la lecture tout en générant une forme d’ennui par moment. Néanmoins, les dessins de Bruno Gazzotti permettent à l’ensemble de sauver les apparences et de préserver le plaisir de retrouver un héros auquel je suis attaché.

Au final, je suis sorti de cette lecture un petit peu déçu. Peut-être qu’une deuxième lecture nuancerait un peu ce constat. Disons que la parution peu fréquente des tomes de la série génère une attente peu être trop importante de ma part. Néanmoins, cette lecture mitigée ne m’empêchera pas de lire le prochain opus qui apparaitra dans les rayons de librairie. Tout ne peut pas être toujours parfait…