Certains thèmes sont particulièrement difficiles a aborder, de par leur complexité et leur difficulté a être retranscrit de manière juste et réussi. Fumyo Kuno aborde ici un de ces thèmes, la bombe nucléaire ayant ravagé en 1945 Hiroshima et sa population.
Le pays des cerisiers ne parle pas de la bombe en soi mais de la vie qui s'est difficilement reconstruite dans les décennies qui ont suivies.
Le pays des cerisiers se compose de deux histoires courtes.
La première met en scène Minami, une jeune femme travaillant pour nourrir tant bien que mal sa mère, seule survivante de la famille.
Minami vie dans l'ombre des morts, rongée culpabilité d'être encore en vie après avoir vu tant de monde mourir.. Alors qu'un semblant de bonheur semble enfin s'offrir à elle la bombe va la rattraper... Malgré sa courte durée, cette histoire est bouleversante.
La douceur et l'intelligence de la narration montre une dure réalité trop méconnue...
La seconde histoire est plus longue et se divise en deux parties. Cette histoire met en scène une famille vivant des décennies après Hiroshima mais encore hantée par le souvenir de la bombe. Là encore, l'histoire est aussi touchante que pertinente. Plus ample et se déroulant sur une grande période, l'histoire de cette famille est aussi belle que surprenante.
Le dessin de Fumyo Kuno est très reconnaissable. Son trait rond et précis est très efficace pour illustrer le quotidien avec précision et beauté. L'autrice magnifie les passages importants avec des cases plus grandes fourmillent de détails dont la beauté les transformes en tableau.
Le pays des cerisiers est une lecture dont on ne ressort pas indemne. La beauté de la vie y est célébrée, ainsi que sa reconstruction. Le pays des cerisiers est une œuvre aussi dure que belle dont on se souviens longtemps après l'avoir refermée.
Un incontournable.