L'avis de 666Raziel sur la série (période Johns : 4 tomes)

Il m'aura fallu du temps avant de me lancer dans cette série. Et pour cause, des 52 titres issus du reboot de l'univers DC en 2011, Green Lantern est le moins abordable.
En effet, à l'instar de Batman, ce dernier n'a pas été rebooté. Mais à l'inverse de Batman (DC Renaissance), l'histoire présente dans cette série est dans la continuité directe de ce qui a été écrit précédemment. Il faut dire qu'avant ce reboot, Green Lantern s'est parfois mieux vendu en comics que Batman. DC n'a donc pas pu (voulu) se séparer d'une quantité aussi conséquente de fans (clients).

Aussi, même si le tome 1 marque le début d'un nouvel arc scénaristique, commencer Green Lantern par cette série c'est un peu comme attaquer Le Seigneur des Anneaux directement avec Le Retour du Roi.

Voici donc ce qu'il y a à savoir sur la chronologie antérieure :
L'univers des Green Lantern doit son essor à Geoff Johns qui l'a véritablement modernisé et rendu beaucoup plus intéressant. La continuité, dans sa publication française, est la suivante :
- Green Lantern - Renaissance (qui fait office de prologue)
- Geoff Johns présente Green Lantern (7 tomes + un tome 0)
- Blackest Night (2 tomes)
- Green Lantern Saga HS #1 (kiosque)
- Green Lantern Showcase #1 et 2 (kiosque)
- Green Lantern New 52 ... enfin !
En résumé, pour aborder cette série dans les meilleures conditions, vous avez 6 années d'on-going mensuels à rattraper.

Une fois que c'est chose faite, la locomotive est en marche et il n'y a plus qu'à se laisser guider. Geoff Johns est un auteur constant qui, dans le cas qui nous intéresse, maîtrise parfaitement son sujet puisqu'il en est l'architecte majeur.
D'un point de vue "fan de super-héros", j'apprécie de plus en plus l'univers de Green Lantern. On est vraiment à la croisée de deux genres : le space opéra et le fantastique. C'est original ; en outre, l'aspect "police de l'espace" donne à cette série une dimension épique telle qu'elle pourrait faire passer les problèmes de Batman et Superman pour des querelles de bac à sable.

Sur le fond, on notera quand même quelques défauts inhérents aux exigences du "reboot".
Bien que ces 4 tomes constituent une conclusion à l'ensemble de la saga énumérée plus haut, l'auteur a quand même du réutiliser des ingrédients de début d'intrigue qui viennent, du coup, freiner le récit. Ainsi, toute l'introduction du nouveau Green Lantern humain (Simon Baz) dans les tomes 3 et 4 ne sert, concrètement, à rien. Et c'est d'autant plus préjudiciable qu'elle intervient peu avant "l'affrontement final", qui, du coup, perd beaucoup en rythme et en intensité. A ce titre également, l'ultime adversaire utilisé par Geoff Johns souffre d'un réel manque de profondeur et de développement ; a fortiori lorsqu'on prend en compte l'ensemble des adversaires qu'a du affronter le corps des Green Lantern depuis que ce dernier en a repris la direction. C'est, quelque part, plutôt triste, car même si la confrontation se termine en apothéose, Volthoom n'est clairement pas un méchant qui restera dans les annales.

Après, ce qui est extrêmement appréciable c'est que cette série s'offre une Fin (avec un grand F). Bien entendu elle n'en restera pas là, mais pour ceux qui ont lu l'ensemble du run de Johns, vous avez une vraie histoire formant un bloc uni avec un début, un développement et une fin.
Cet aspect est suffisamment rare dans les comics mensuels pour mériter d'être souligné.

En conclusion, cette "série" se laisse facilement apprécier. Elle n'est cependant pas à la portée du premier lecteur venu. Vous pouvez l'aborder comme un galop d'essai pour découvrir l'univers particulier des Lantern ou comme la conclusion d'une longue épopée. Mais, dans tous les cas, sachez que ces 4 volumes ne sont qu'une toute petite partie d'un univers bien plus vaste.