Avec la sortie de ce titre qui est un tome 1, ce qui interpelle la rétine au premier regard, c'est une couverture dynamique et colorée. On y voit un homme surgir du ciel sur une assemblée de soldats. L'architecture semble être un mélange d'antiquité romaine et de Moyen-orient. De quoi stimuler l'imagination...
Celle-ci n'est pas en reste dans ce récit. Ce monde est mystérieux : des créatures titanesques étranges y déambulent, une cité magique (la cité des échangeurs) semble attirer en son sein tous les êtres en quête de quelque chose. Elle dégage une vague fragrance d'onirisme, tout comme le héros dont les motivations d'abord absconses s'éclairent peu à peu au cours de la narration. Destiné à tenir un rôle dont il ne veut pas, les événements semblent vouloir le pousser dans la direction du destin. Au terme de la lecture, bien des mystères sont levés mais tant d’autres demeurent, de quoi entretenir l'intérêt du lecteur.
Si le fond s'avère bien plaisant, l'habillage n'a pas à rougir. En effet, le dessin est soigné, maîtrisé, que ce soit au niveau des silhouettes, de leur dynamique ou bien du mobilier ou encore de l'architecture baroque. On déambule dans un univers singulier, même s'il rappellera bien d'autres mondes déjà créés. Le dessinateur parvient cependant à tirer son épingle du jeu par le dynamisme de son trait, l'expression de ses personnages et l'ambiance générée par la mise en couleurs. C'est à mon sens le point fort de ce titre. Selon les scènes, on passe de couleurs chaudes, riches et lumineuses à des tons plus froids, propices à la mélancolie. Il y a dans ces nuances colorées un petit quelque chose qui me rappelle Azimut, série ô combien magnifique.
Bref, voici un achat que je ne regrette pas le moins du monde, tant l'appât visuel se révèle réussi que le contenu est savoureux. Après ce "premier mensonge", gageons que les auteurs sauront ne pas tromper le lecteur dans la suite...