"Le Chat" évoque pour moi beaucoup de nostalgie. Pas forcément directement par son contenu, car je n'ai dû lire mes albums qu'une fois dans toute ma vie et c'est donc ici ma deuxième lecture de tous ceux que j'ai achetés (ou plutôt qu'on m'a offert) quand j'étais petit.
Un petit souvenir, sans importance, j'étais en deuxième année en études supérieures artistiques. Mes camarades et moi-mêmes allions nous procurer notre matériel dans un magasin fort connu de Bruxelles. Un jour, une camarade ayant travaillé là l'été me dit : "tu sais, j'ai vu Geluck acheter son matériel ici." "Quoi ? Geluck ?" "Oui, et tu sais pour combien il a acheté de matériel ?" "Je sais pas." "Pour plus de 200€ !" "Waw, ça fait rêver." En effet, pour des jeunes étudiants fauchés, se prendre pour autant de matériel d'un coup, c'est assez impressionnant. Encore aujourd'hui, lorsque j'ai besoin de me réalimenter en ustensiles, je veille à ne pas dépasser les montants à deux chiffres (ça monte très vite). J'ai hâte d'avoir un job fixe qui me permette de faire ce genre de dépenses. Je m'imagine rentrer dans un magasin d'arts et dépenser sans compter (comme le dit un vieux barbu sénile), tester toutes sortes de papiers, toutes sortes de pinceaux, toutes sortes d'aquarelles, de pastels, etc. . Mais cela, ce sera pour plus tard. Pour l'instant, je me contente de prendre ce dont j'ai absolument besoin et de temps en temps seulement je me permets une gâterie : dernièrement, je me suis enfin offert un stylo-pinceau (ça faisait bien 7 ans que j'en avais envie mais je n'osais pas trop). J'en suis bien content et j'essaie de ne pas user toutes mes recharges trop vite. Je me souviens d'une fois où je me suis permis de piquer un peu d'encre dans une école où j'ai travaillé. Ils avaient tellement de réserve, je me suis permis de remplir mes deux petits pots un moment où il n'y avait pas d'élèves dans la classe. Je n'ai donc pas ruiné l'école. Ce qui 'ma fait râler, c'est qu'un des pots était mal fermé... et ça c'est la merde quand vous fermez mal un pot dans votre sac contenant des cours, mais aussi des œuvres (parce que ce genre de truc, ça m'est arrivé en tant qu'étudiant aussi même si à l'époque je n'utilisais pas encore trop l'encre de Chine). Du coup, j'ai vite appris à mettre mes pots d'encre dans la petite poche avant, ça limite les dégâts quand pareil désastre se produit. Autre chose à éviter dans un sac, surtout quand il est bien rempli et bien lourd : une banane. Parce que la banane écrasée va se répandre partout et que votre sac sentira la banane pendant des semaines, que vos feuilles conserveront des auréoles jaunes en bas (ou en haut si vous avez mis votre farde à l'envers) et que le carton contenant les feuilles sera fragilisé. Mais bon, trêve de digressions anecdotiques.
Ce deuxième tome du Chat est dans la même lignée que le premier (et le troisième puisque je l'ai relu par erreur avant celui-ci et avant le premier). On trouve donc d'amusants jeux de mots mais aussi d'images. L'auteur alterne gags fins et gags gras, ce qui permet de rythmer un peu le bouquin.
Graphiquement, c'est toujours très plaisant, Geluck s'amusant, expérimentant même parfois, mais surtout proposant quelque chose de simple, structuré, bien mis en page, bien mis en valeur. Petite nouveauté, dans cet album, il demande à un photographe de réaliser des clichés un brin surréalistes : je trouve que ça fonctionne bien, on reste dans l'univers du Chat tout en amenant un petit plus étrange, bizarre.
Bref, j'ai passé un bon moment devant ce bouquin.