Une poésie sans rime
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le 5 janv. 2024
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Taiyo Matsumoto... un auteur que je connais depuis plusieurs années déjà sans jamais approfondir son oeuvre.
Pourquoi? Alors attention, je me suis procuré le volume 1 de la plupart de ses titres, Sunny , Number 5 et Le Samourai Bambou et... je n'ai jamais réussi à aller au delà... soit je n'ai tout simplement pas fini le premier tome soit je n'ai pas osé continuer...
Pas assez de patience à l'époque ou pas assez ouvert d'esprit, je l'ignore, en tout cas il a fallu que je mate l'animé Ping Pong (ma série préféré à ce jour) et découvrir Les chats du Louvre ( j'attends beaucoup du volume 2 )en magasin pour avoir un gros déclic et me replonger dans ce titre ci.
J'ai toujours le même avis concernant le premier volume, une narration particulière en dent de scie et un rythme dont je n'ai pas l'habitude, et une insertion d'éléments folklorique ou de rêverie difficilement dissociable du réel, comment faire la part des choses, comment s'y retrouver?
C'est au cours de ma lecture du second volume et en achevant le 3ème que j'ai enfin compris que le fantastique était indissociable du réel et qu'il en fait parti intégrante, et que j'ai pu pleinement apprécier ma lecture (futur manga favoris?) :
Je dis indissociable du réel mais plutôt de l'univers dépeint par Matsumoto, qui est un japon médiéval où contes horrifique, yokai, dragons et démons faisaient parti intégrante de la culture japonaise. Les fleuves ont toute une mythologie derrière eux, les rues ont leur légendes urbaines, Matsumoto est un artiste de la métaphore visuelle, il se sert juste de sa plume pour mettre en image tout ce folkore qui caractérise tant cette époque du japon, il suffit d'y croire et de se laisser porter et tout s’enchaîne naturellement.
Représentation visuelle jusque dans le style de l'auteur, difficile à définir mais revenant aux origines du chambara et surtout dans la manière de raconter une histoire, sous forme d'estampe, avec un style évadé et aérien.
Le meilleur exemple qui caractérise tout ça est l'arrestation d'un certain personnage dans le 3ème volume représenté avec un style hérité du mouvement Ukiyo-e et surtout, arrestation pourtant ancré dans le réel qui va être déformé, amplifié et représenté de manière surréaliste, démoniaque de la part des gens du village.
Globalement j'ai beaucoup aimé ces 3 premiers volumes, ces guerriers qui renferment une part d'enfance en eux, ces moments où l'on s'attarde sur les gens du petit peuple, le fait d'entrer dans ces petits commerces de loisir qu'on ne connaîtra jamais, ces personnages secondaires que l'on voit vivre au gré des saisons qui passent, ses rumeurs horrifiques qui traversent les rues de Katagi Choya, et les chats aussi !
Une magnifique lecture que ces 3 premiers tomes, j'ai pas pour habitude de laisser un commentaire pour une série que j'entame à peine mais là je me devais de le faire... (surtout que je suis pas prêt de recevoir les suivants...)
Et quelle plume de Matsumoto, quand il s'amuse à jouer avec les ombres et les décors, c'est juste somptueux, c'est plein de petits détails allégoriques qu'on ne soupçonne pas forcément au premier coup d'oeil .
Dommage comme l'anime Ping Pong j'ai du mal à le conseiller ce manga, mon frère ne va pas se lancer car il trouve ça hideux, et c'est pas le seul :hap:
Créée
le 26 déc. 2017
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