Peyo nous avait habitué a des satires sociales intelligentes sur les dangers de la science, la notion de pouvoir, la famine, les guerres de langages, puis autour de tomes 10 à 16, les histoires furent plus simple, mignonnes , visant un public clairement enfantin (comme toujours) et les oeuvres furent moins profondes. En 1992, Peyo et ses assistants réalisent un album d'une histoire (pour la première fois, en général chaque tome allait de 2 à 5 histoires) et reviennent avec une satire sociale de taille: le système économique. En effet, après la visite d'une ville humaine, un des lutins bleus décide d'utiliser le système monétaire dans son village de schtroumpf. Les lutins bleus, amusés par l'idée, jouent donc le jeu . Et là c'est le drame, alors que le boulanger, cuisinier, bricoleur et paysan se font des schtroumpfs en or avec leur métier essentiel à la société, le schtroumpf musicien, poète, grognon , farceur ou paresseux se retrouvent en pleine galère prêt à vendre leur maison. Sans leur grand schtroumpf, despote avec le coeur sur la main, les schtroumpfs font encore l'erreur d'imiter les humains (voir le schtroumpfissime). Emprunt, intérêt, magouille, pauvreté, jalousie, le village s'embourbe dans un système compliqué. Satire sociale, un peu facile, elle ravira tout de même petits et grands.