Il est de ces oeuvres dont on ne peut pas se sortir. Ces oeuvres où l'on se fond dans l'histoire, où l'on s'attache aux personnages au point de déprimer quand ils dépriment, au point de vivre leurs émotions au même rythme, au point d'en tomber amoureux, au point de ne plus penser qu'à ça et d'en oublier presque sa propre vie.
Pour moi, Le Sculpteur, ça a été ce genre d'oeuvre. Un dessin extrêmement sobre (à la limite du manga), surtout au niveau des personnages, et pourtant des émotions qui passent très facilement. Quelques traits de crayon et on se ressent au plus proche des personnages. Dans cette BD il y a tout : la mort, la vie, l'art, la passion, l'aspiration à la réussite et le manque d'inspiration, l'amour, l'amitié, le spectre du temps qui passe et qui détruit.
Alors peut-être que le scénario n'a rien de très original, peut-être que ce genre d'histoires a été raconté et re-raconté. Mais peu importe, car c'est moins l'originalité du scénario que ce qu'il implique comme histoire de vie et la justesse de ce que nous offre Scott McCloud qui font de cette BD une pépite.