Le Secret du Hollandais - Picsou par Mickaël Perrin
Tout y est.
Un début lancé directement par la possession d'une carte, possession pas si évidente car collée dans un album du mauvais côté. On profite de ce premier obstacle pour faire entrer mine de rien ce qui sera la gag fil rouge: la colle, très vieil outil de gag des cartoons aux sitcoms, mais qui marche extrêmement bien, qui accompagne l'histoire sans redondance et devient la clé de l'histoire. C'est elle qui rend la main de Donald et la carte collante, ce qui permet de malmener le canard et surtout de détruire la carte, obligeant les canards à reprendre à zéro à partir d'un jeu de piste (la carte, c'est trop simple, pour des rebondissements, il faut la coder). Par la suite, la colle crée un gag plus un suspens: la dynamite et on la retrouve présente pour le final là où on l'attendait le moins. D'autres gags en lien avec la colle parsèment le texte, mais relégués à l'arrière-plan pour éviter justement la redondance et la lourdeur qu'elle implique.
Le jeu de piste en lui-même est irréprochable, avec l'improbable deus ex machina qu'est la manuel des castors juniors. La carte est détruite mais elle a mené à une autre, les diverses péripéties qu'il fait traverser, la confrontation entre ce pétroglyphe de Péralta et les indices vrais et faux laissés par le Hollandais génère un rebondissement dans l'épisode du puits, un faux indice qui se révèent vrai dans un des nombreux coups de théâtre du récit.
Le contexte historique cher à Barks, puis ici à Don Rosa est exploité au maximum, de vrais éléments mêlés d'uchronie.
Le rythme est soutenu sans temps mort, il y a un point fort par page, le dessin fouillé, réaliste, ça bouge, ça amuse, on peut reprocher le fait de suivre une vieille recette éculée et inchangée mais finalement, si on change la recette, le soufflé a toutes les chances de retomber.
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