Robinson Crusoé par Mickaël Perrin
Pas plus de cinq. Lu plus d'une vingtaine de fois en version adaptée pour la jeunesse et adoré à cette époque.
Je l'ai redécouvert en texte intégral il y a quelques mois et ç'a été la désillusion. Le livre accorde une part importante à la morale du fils repentant qui regrette de n'avoir pas écouté son papa, qui s'est écarté du chemin que Dieu avait tracé pour lui. Robinson débarque sur une île certes très riche mais est-ce une raison pour observer un jeûne?
Sans parler à la fin du livre de toute une histoire inutile sur la traversée des Pyrénées (j'ai essayé d'y voir un message philosophique, mais à part que les sauvages sont là pour distraire les civilisés, ce qui jure un petit peu avec le reste de l'oeuvre).
Et pour gâcher un peu plus le tout, l'édition que je me suis procurée est truffée de fautes d'orthographe.
Il y a beaucoup de bien à en dire aussi, comme l'apprentissage progressif de la vie et de la débrouillardise d'un gamin tête brûlée, le fait que l'île se peuple au fur et à mesure pour devenir carrément habitée à la fin, les espagnols rigoureux ayant maté les pirates marrons indisciplinés, Robinson y envoyant des femmes, les sauvages cannibales sont repoussés, un retour à la nature qui tente de créer une société en repoussant ce qu'il y a de mauvais (convoitise des pirates, cannibalisme et occultisme sauvage...), Defoe prend garde toutefois de ne pas pousser plus loin l'histoire de cette île (forcément il va y avoir un moment où ce beau monde doit finir mal, mais on ne le raconte pas), et sans doute plein de parallèles avec Rousseau que je pourrais citer si j'avais poussé l'étude de ce côté-ci.