Album assez décevant par rapport à ce qu'il laisser présager.
En effet, Martin use de mystères pour construire son récit, mais finit par se montrer bien trop explicatif pour pas grand chose ; de la sorte, il se prive de temps pour raconter son histoire, pour approfondir les conflits et mieux amener ses résolutions. En l'état, le récit souffre de retournements de situation et d'une sous exploitation de pas mal d'éléments. De plus, l'aspect historique prend encore une fois beaucoup trop de place : ces nombreux flashback deviennent vraiment pesants.
Graphiquement, c'est assez inconstant. Certaines vignettes sont juste très moches alors que d'autres sont très belles. Mais même dans les meilleurs moments, Martin est en-dessous de ce qu'il a pu faire : le dessin paraît toujours trop figé, il y a quelques erreurs de proportions gênantes, certains dessins semblent avoir été réalisés par quelqu'un d'autre tant on ne reconnaît pas le style du dessinateur. Il y a toujours de belles couleurs, pour s'en apercevoir, il suffit de contempler les pages dans leur ensemble, où l'on ressent bien une harmonie. Enfin, le découpage m'a paru par moment brouillon (je pense surtout à ce moment où Brutus fuit Alix, on ne comprend pas bien la situation).
Pour ce qui est de Enak, j'ai bien rigolé lorsque Alix s'énerve parce qu'il a l'impression que Enak ne l'écoute pas. Après quoi, il voit un trou, et comme le lecteur, il s'imagine que Enak n'a pu que tomber dedans même si ça paraît impossible de tomber dans un trou aussi évident. Par le suite, le personnage se montrera un peu plus complémentaire de Alix et donc utile (ils se partagent les répliques importantes du genre : là on peut se cacher). Alix, quant à lui , me paraît bien malpoli dans cet album. Il prend très vite la mouche et traite les autres de manière hautaine.
Bref, ce treizième tome est assez moyen, malgré de bonnes idées. C'est dommage parce qu'en plus la couverture est jolie.