Nous pouvons tous changer le monde. Il ne nous appartient pas de savoir si nous réussirons ou non. Il n'y a pas de honte à essayer, car ce qui est le plus infamant... est d'être trop lâche pour essayer.
Galactus revient sur Terre et y sème la folie. La société sombre, le crime règne et l'humanité court à sa perte.
Seuls les lâches et les faibles vénèrent la puissance et la force.
Quel est le rapport entre le divin, la force et l'abandon de la
raison? Où est la sacralité dans la brutalité et la vénalité?
Pourtant le surfeur s'élève, combattant une nouvelle fois pour des êtres qui n'en méritent pas tant, pour des hommes qui l'ont tant de fois accueilli avec des armes quand lui venait en paix.
Allant au devant d'un duel impossible contre son ancien maître, le surfeur livre une leçon de morale implacable, acerbe contre les religions et les faux intermédiaires, triste sur l'erreur inhérente à l'homme. Cette parabole nous emporte par la porté des mots sur un chemin bien sombre, où l'espoir se trouve en chacun mais échappe à tous regards.
Stan Lee compose avec peu de personnages, mais les maîtrise chacun à la perfection. Au-delà d'un surfeur magistrale, particulièrement réussi par Moebius, on retient essentiellement le prophète ambitieux qui passera par tant d'états, plus dangereux que ses pairs par ses actes,et qui voit pourtant clair à travers sa folie.
Vous ne voyez pas? Il fait ça pour nous! Pour notre propre bien...
pour nous montrer.
Les tirades du surfeur, les dialogues avec le tout puissant Galactus, le dessin de Moebius contribuent à la beauté brute du récit, à sa naïveté également. Cette innocence que certains pourraient trouver enfantin fait à mes yeux la force de ce media: sa capacité à poser sur des concepts humains des représentations fictives pour mieux les traduire. On se laisse dériver aux côtés du surfeur, le monde se simplifie, sans pour autant se déformer, et encore moins s'illuminer...