Pour les amateurs de polars nordiques

De manière assez étonnante, les éditions Casterman ont tardé à sortir ce "Tailleur de pierre", alors qu’il était prêt depuis longtemps. Au vu du résultat final, on se dit que l’éditeur a vraiment eu tort d’attendre, car cet album est certainement l’une des meilleures sorties BD de cette année. Au fil des albums, on a l’impression que le tandem Léonie Bischoff-Olivier Bocquet ne cesse de s’améliorer. Après "La princesse des glaces" et "Le prédicateur", "Le tailleur de pierre" est déjà la troisième enquête de Patrik Hedström et Erica Falck que les deux auteurs adaptent en BD. Et on peut clairement dire que ce nouvel épisode est le meilleur des trois, même si leurs deux premières adaptations étaient déjà très réussies. Sur beaucoup moins de pages que le roman de base (la BD fait 120 pages, contre près de 500 pour le roman), le scénariste Olivier Bocquet parvient à capter la substantifique moelle du récit de Camilla Läckberg, qui se déroule comme toujours dans la petite ville de Fjällbacka. Une fois les personnages principaux présentés au début de l’album, l’enquête démarre avec la découverte du corps d’une petite fille, vraisemblablement assassinée. Progressivement, on apprend l’existence de lourds secrets de famille, dont certains étaient profondément enfouis depuis des dizaines d’années. Pour Patrick et Erica, l’enquête est d’autant plus difficile qu’elle met en cause certains de leurs amis proches, dans une atmosphère particulièrement sordide.


Une fois qu’on démarre la lecture de ce "Tailleur de pierre", on ne peut plus s’arrêter. Olivier Bocquet parvient en effet à capter toute notre attention, grâce surtout à une utilisation très réussie des flash-backs et à une attention toute particulière accordée à la psychologie des personnages, un élément crucial qui constitue la base de tout bon polar. Le dessin de Léonie Bischoff est, lui aussi, largement à la hauteur. La dessinatrice suisse semble de plus en plus à l’aise dans l’univers de Camilla Läckberg et parvient à rendre ce récit très glauque particulièrement vivant, notamment grâce à des colorisations différentes en fonction des ambiances et des époques. Du coup, on croise les doigts pour que les responsables de Casterman permettent à Léonie Bischoff et à Olivier Bocquet de poursuivre leurs adaptations de la reine des polars nordiques. Une chose est sûre: on aimerait beaucoup retourner à Fjällbacka avec eux.


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matvano
7
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le 11 juil. 2018

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