Parmi les grands monuments de la bande dessinée franco-belge, le Transperceneige est une pépite dont l'aura aura plané jusqu'à l'international, faute de trouver réalisateur sur nos vertes contrées, au point d'être adapté en film par Bong Joon Hoo avec son hybride Snowpiercer, puis en série sur Netflix.
Le concept même tient finalement du génie, alors qu'il est pourtant d'une simplicité indécente : un immense train, ne cessant jamais de parcourir les étendues glacées d'un monde à l'agonie, et dont la répartition des classes sociales se fait par wagons.
Si j'ai découvert le Transperceneige par le biais du film, on m'avait toujours prévenu que la véritable qualité du concept se trouvait dans le matériau original de 1984, tenu par les deux maîtres J.M Rochette et Jacques Lob.
Et malheureusement, je tombe une nouvelle fois de haut, car si visuellement le roman graphique se tient sans peine avec sa galerie de personnages tout droit sorti d'un strip caricatural des années 60, le scénario est d'un vide aberrant. En fait, c'est encore plus tragique que ça, puisque tout le propos de lutte des classe semble être survolé en permanence, préférant s'attarder sur une romance sorti de nulle part et sur des dialogues écrits à la truelle.
Loin de moi l'idée de critiquer ce bagou digne d'une époque lointaine, mais il dessert tellement les rares instants dramatiques qu'on en vient à se demander ce que nos deux compères espéraient réellement faire avec ce roman graphique.
Si le concept est là, le fond est bien trop peu développé, et ce ne sont pas les suites qui aideront, cherchant davantage à produire une redite du premier tome qu'à véritablement développer cet univers pourtant si prometteur.