Parcours d'un ambitieux
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Critique et extraits sur Branchés Culture
La première bande dessinée d’Alessandro Tota et Pierre Van Hove est un joli bijou sur la poésie et son monde dans le Paris des belles années 1950, temps béni de Sartre et de ses « Temps Modernes », quand les poètes couraient encore les bars parisiens et exhibaient leurs plus beaux vers lors de réception de Monsieur Gallimard.
Alors que le cinéma est, ces derniers temps, témoin de différents plagiats sur le thème du succès d’un écrivain ayant volé le manuscrit d’un écrivain qu’il pensait disparu et qui le mènera à la gloire (Un homme idéal avec Pierre Niney, plagiat de The Words lui-même plagié d’un livre), la bande dessinée aborde le thème avec beaucoup plus de délicatesse et d’originalité avec Le voleur de livres.
L’histoire de Daniel Brodin, poète et voleur de livres à la petite semaine dans les bonnes bouquineries de Paris. Un soir, lors d’un concours au Café Serbier, Daniel se lève pour épater sa copine et récite le poème traduit d’un recueil italien. L’assistance est bouche bée et n’y voit que du feu. Daniel devient un héros dont les poèmes sont attendus comme des messies. Sauf que…
Et quand Daniel s’associe à une bande d’artistes, poètes, avant-gardistes et provocateurs, c’est le début d’une épopée formidable, quels que soient les échecs ou les ascensions, dans les rues d’un Paris de charme.
Le charme d’un temps oublié, des atmosphères, une fantaisie et une frénésie aussi, c’est ce qui ressort de ce remarquable travail effectué par Pierre Van Hove et Alessandro Tota. Une reconstitution qui ne fait que renforcer cette histoire ou s’entremêlent brigands, hommes de la haute société ou de lettres et peinture d’une époque où Paris est entre communisme et USA. Faisant la part belle aux cartouches plus qu’aux phylactères (présents mais pas si nombreux), Alessandro Tota fait preuve d’un dessin fascinant, noir et blanc, criant d’expressionnisme lors de certaines scènes sans un mot. Quant à l’histoire de Van Hove, comme le sujet qu’elle aborde, elle ne manque pas de poésie. Ni d’efficacité pour faire de ce Voleur de livres une parenthèse magnifique. À lire avec un fond de jazz, et ce sera parfait!
Créée
le 28 mars 2015
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