L'ensemble des mes critiques sur l’œuvre de Junji Ito:
https://www.senscritique.com/liste/Mes_tribulations_horrifiques_au_coeur_de_l_oeuvre_de_Junji_I/1956531
Ce recueil, parmi mes tout préférés de Junji Ito, contient deux chefs-d’œuvre d'horreur qui justifieraient à eux seuls de courir au magasin pour s'acheter ce livre: "Mes ancêtres" (1997) et "Les ballons aux pendus" (1994), qui m'ont littéralement terrifié quand je les ai découverts pour la première fois...
Les récits du recueils vont des années 1980 à la fin des années 1990.
"Le voleur de visages" (1987) est la plus ancienne, et sans doute la plus anecdotique, des histoires du recueil, tant sur le plan du dessin que du scénario (un démon féminin qui semble pouvoir prendre l'apparence de toutes les personnes qu'elle approche).
"Les épouvantails" (1991) (on découvre que des épouvantails, plantés sur des tombes, prennent peu à peu à la forme des morts qu'ils surplombent) est une histoire effrayante et stimulante, même si je trouve que Junji Ito n'exploite pas à plein son concept. La conclusion en cela est un peu décevante.
"Chutes" (1992) est un court récit au concept brillant (comme d'hab avec Junji) et parfaitement bien mené. Des personnes disparaissent soudainement...avant de chuter littéralement du ciel. Une autre histoire de très bon niveau de ce recueil.
"Les fils rouges" (1990) lorgne du côté de l'"horreur poétique", mais aussi un peu du côté de l'humour (cf. la conclusion), l'histoire consistant à prendre au premier degré une expression courante ("le fil rouge" qui relierait des amoureux et qui serait "coupé" au moment d'une rupture). Là encore, une histoire bien menée et de haut niveau. Ito à son meilleur.
Enfin, le volume se conclut sur les 2 meilleures histoires (cf. plus haut). Je n'en parlerai pas trop tant se serait dommage de les déflorer en en disant trop aux futurs lecteurs. Disons seulement que, dans "mes ancêtres", une jeune fille va avoir à faire à une famille ayant une pratique bien particulière lorsqu'il s'agit d'avoir de la dévotion pour ses ancêtres; dans "les ballons aux pendus", enfin, Ito parvient à mêler au plus haut degré "horreur poétique" et terreur pure.