Le Waltras : Épisode 2 - Marlysa, tome 8 par Eric17
« Le Waltras (Episode 2) » est le huitième de « Marlysa ». Comme son titre le suppose, il s'agit de la suite du précédent album qui s'intitulait « Le Waltras ». Cette série est née de la rencontre entre Jean-Charles Gaudin et Jean-Pierre Danard. Le premier se charge du scénario et le second des dessins. Les couleurs sont confiées à Yoann Guillo. Ce huitième opus est paru chez Soleil il y a quatre ans. Il se compose d'une grosse quarantaine de pages. Son prix avoisine quatorze euros. La couverture, vue de loin, donne l'impression de voir Marlysa nager dans une eau d'un vert émeraude. Pourtant, après avoir posé un regard posé sur l'illustration, on la devine sauter de branche en branche dans une forêt dont on a du mal à déterminer la nature. On peut penser que notre immersion dans cet album nous en dira davantage...
La quatrième de couverture nous informe que cet ouvrage clôt le cycle de l'Epée qui regroupait trois tomes. Elle nous présente un résumé succinct de l'intrigue : « Les amazones rouges viennent de s'emparer de la dernière dague sacrée qui leur permettra de faire renaître le terrible Waltras. Marlysa et le seigneur de Dormunt sont lancés à leur poursuite. Chaque moment compte pour empêcher le retour de la malédiction... »
« Marlysa » est une série qui a pris un virage à partir du sixième tome. Les cinq premiers albums forment une entité dont le fil conducteur est de nous faire découvrir les origines de l'héroïne, qu'on découvre en tant que bébé masqué et abandonné dans les premières pages de l'opus de départ. Une fois ce cycle terminé, on découvre Marlysa voguer à travers le monde et trouver l'aventure où elle se présente. « La femme-vie » est un « one shot ». Quant à « Le Waltras », il s'étale sur un diptyque. La première partie de cette histoire était plutôt agréable à découvrir. A défaut d'offrir un scénario dense et original, on prenait plaisir à suivre les pérégrinations de notre héroïne à essayer de sauver tout ce beau monde. J'espérais que la suite soit dans cette lignée. Cela me permettrait d'oublier la médiocrité qui s'était dégagé de ma lecture de « La femme-vie ».
Cette histoire fait cohabiter plusieurs communautés dont l'équilibre pacifique est fragile. Celui-ci a été remis en cause par les événements s'étant déroulé dans l'album précédent. L'attrait principal de ce nouvel album était donc de voir comment tous ces ennemis potentiels allaient-ils pouvoir cohabiter pour survivre à cette épreuve. Il apparaissait évident que Marlysa allait jouer un rôle dans tout cela. Les premières pages confirment cet état de fait. Le groupe auquel appartient Marlysa est capturé par les amazones rouges. Le Waltras retrouve la vie. Rien ne se passe comme prévu. Une alliance parait indispensable pour vaincre le monstre. Tout cela est classique mais si c'est bien mené, cela peut offrir une lecture agréable.
Ce n'est hélas pas le cas. La deuxième moitié de l'album tombe dans les excès qui font le défaut de cette série. On suit une succession de batailles et de combats. La quête de surenchère à ce niveau-là offre une lecture brouillonne qui lasse rapidement. On en vient à espérer qu'il achève rapidement le monstre pour qu'on en termine. C'est un petit dommage d'en arriver-là alors qu'on cherche à passer un bon moment. La scène finale apparait sans fin alors que le scénario nous semble finalement bien léger quant à sa conclusion. De plus, mon autre déception réside dans le fait que le dernier cas du septième tome laissait croire à un retour de Marlysa vers le passé. Ce retour est totalement inexistant dans cet ouvrage. A ce niveau-là, il y a tromperie sur la marchandise.
Du côté des dessins, on retrouve les mêmes qualités et les mêmes défauts que dans les autres albums de la série. Danard a un style qui conviendra à un public large. En effet, il est simple, rond et facile d'accès. Il correspond parfaitement à l'esprit de la saga. Par contre, je persiste à penser que les planches sont trop surchargées et qu'on passe notre temps à frôler l'indigestion. Le rythme de narration est trop effréné pour qu'on puisse savourer la lecture. Les dessins de Danard accentuent cet état de fait au lieu de chercher à le nuancer. C'est dommage. Les couleurs sont vives et participent à la bonne humeur qui se dégage globalement des pages.
En conclusion, je suis déçu par cet album. L'impression que je ressens me fait dire que les auteurs n'arrivent pas à poursuivre leur saga. Prolonger pour prolonger n'a pas grand sens si la qualité diminue. Néanmoins, le neuvième tome marque un lien avec le passé de Marlysa. Cela me laisse espérer un retour vers le plaisir que je ressentais en découvrant les premiers tomes de la série. Je place donc mes espoirs dans « Retour à Tolden ». Mais cela est un autre histoire...
Cette critique et bien d'autres sont disponibles sur le site http://blogbrother.over-blog.com/